Haïti-Environnement : Des organisations nationales et internationales soutiennent les objectifs étatiques en matière de changement climatique

Note de soutien et d’engagement de la Plateforme de la Société Civile sur le Changement Climatique (PSC-CC) et du Comité de Coordination des ONG (CCO-Haïti) à la contribution Pays d’Haïti pour la COP 21

Document soumis à AlterPresse le 26 novembre 2015

En vue de la COP21, prochaine conférence des Nations Unis sur le climat, la Plateforme de la Société Civile sur le Changement Climatique (PSC-CC) et le Comité de Coordination des ONG-Haïti (CCO-Haïti) manifestent leur soutien à la Contribution Prévue Déterminée au niveau National (CPDN) soumise par le gouvernement haïtien.

Haïti, Petit Etat Insulaire en Développement (PEID) et seul Pays Moins Avancé (PMA) du continent américain, a été classé au 6ème rang mondial de la vulnérabilité aux effets du changement climatique en 2015 [1]. La dégradation importante de son environnement résultant de la surexploitation du couvert végétal, de l’eau, des sols, des eaux côtières et des carrières, associée à sa faible capacité de réponse aux pertes et aux dommages liés au changement climatique constituent un frein à la mitigation des effets d’évènements climatiques extrêmes, et un obstacle majeur à ses efforts de développement. Le 30 septembre 2015, le gouvernement haïtien a donc soumis la CPDN présentant les efforts que le pays s’engage à réaliser dans les quinze prochaines années pour s’adapter aux changements climatiques et réduire jusqu’à 31% ses émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) qui proviennent principalement du secteur agricole, et dans une moindre mesure du secteur « affectation des terres et foresterie », des combustibles fossiles, des déchets urbains et de la production du charbon de bois [2]. Toutefois, Haïti reste l’un des plus faibles émetteur de GES au niveau mondial.

La PSC-CC et les ONG du CCO-Haïti soutiennent et s’engagent auprès du gouvernement pour le soutenir face aux cinq enjeux majeurs définis comme prioritaires par les pouvoirs publics haïtiens, en concertation avec la société civile et le secteur privé, à savoir :
• La gestion intégrée des ressources en eau et des bassins versants ;
• La gestion intégrée des zones côtières et la réhabilitation des infrastructures ;
• La préservation et le renforcement de la sécurité alimentaire notamment par le développement de la bio économie ;
• La transition énergétique pour réduire la dépendance aux énergies fossiles ;
• L’information, l’éducation et la sensibilisation sur les causes et les effets des changements climatiques et les stratégies d’adaptation ;

En complément des axes prioritaires formulés par le gouvernement haïtien, la PSC-CC et le CCO-Haïti souhaitent également attirer l’attention des acteurs concernés sur l’importance de :

-  Promouvoir la gouvernance technique territoriale et régionale en matière environnementale. Au niveau régional, le dialogue avec les autres états des Caraïbes doit continuer afin de développer une stratégie régionale d’adaptation au changement climatique qui, en s’appuyant sur les expertises locales, serait spécifique aux PEID de la région. Bien qu’Haïti soit le seul PMA de la région, il a de réelles bonnes pratiques à échanger et promouvoir. Par ailleurs, les stratégies adoptées par ses voisins de la région peuvent s’avérer particulièrement bénéfiques, tout comme l’échange d’informations concernant l’évolution des GES de chacun.

-  Améliorer le système de collecte d’informations afin qu’il devienne un outil de surveillance multisectorielle intégrant des indicateurs de suivi (pluviométrie, température, couverture végétale etc.) et d’impact (migration, sécurité alimentaire et nutritionnelle, perte de revenu etc.) des changements climatiques. Il n’existe pas encore de système uniformisé de collecte et d’analyse des données dans ce domaine, or c’est une nécessité absolue.

-  Mener des évaluations et des recherches, à partir d’un système de collecte d’informations consolidé, afin d’évaluer l’impact des changements climatiques sur des thématiques transversales et multisectorielles telles que l’économie nationale, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, et la résilience. Ces évaluations permettront d’alimenter la réflexion et la planification stratégique de programmes et de politiques liées au changement climatique.

-  Prendre en considération la problématique de la démographie, du déplacement des populations et de l’émergence de conflits liés au changement climatique. En Haïti, il s’agit d’un thème central pour pouvoir mettre en œuvre des actions liées à l’adaptation au changement climatique. L’accroissement de la température, la diminution de la pluviosité annuelle, le décalage entre les saisons et l’augmentation du niveau de la mer sont autant d’exemples qui ont des conséquences importantes sur les modes de vies et de subsistance de la population. Par exemple, la récurrence de périodes de sécheresse en Haïti, émanant du phénomène El Nino, fragilise de manière conséquente la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Ces dernières se tournent donc vers d’autres secteurs que celui de l’agriculture et sont de plus en plus amenées à migrer pour des raisons climatiques, notamment vers les villes.

-  Développer le concept d’écosystème urbain, rural et marin ainsi que son besoin de préservation et de protection, par exemple pour le couvert végétal, aires protégées et les zones côtières.

-  Intégrer la Gestion des Risques et des Désastres (GRD) dans les mesures d’atténuation au changement climatique. En effet, la GRD n’est incluse que dans les mesures d’adaptation au changement climatique alors qu’elle fait également partie intégrante de l’atténuation.

-  Evaluer de manière systématique lire la suite sur alterpresse.org

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