Le reste du temps d’Emmelie Prophète

Par Marc Dorcin,

« Quand le métal extrait l’âme du corps, que le corps et l’âme se rebellent contre le métal, contre la lourdeur du plomb, le souvenir de la rébellion reste, le souvenir pendant longtemps est glacé comme un cadavre… »

Cette phrase est tirée du dernier livre d’Emmelie Prophète, « Le reste du temps ». Attendu depuis quelque temps, « Le reste du temps » est enfin là et c’est signé Mémoire d’Encrier.

Dans ce livre, Emmelie ne rompt pas avec son habituel mariage entre les genres. On se souvient de « Le Testament des solitudes » qui allie poésie et récit. Et voilà que cette fois-ci chronique et fiction s’entendent très bien pour donner un texte sobre, élégant et d’une grande sincérité.

Mais au-delà des considérations d’ordre formel, « Le reste du temps » se partage entre l’amitié et la mort.

En effet, le dernier texte d’Emmelie Prophète se veut un hymne à l’amitié. A l’amitié entre le personnage du roman et le célèbre journaliste haïtien assassiné le 3 avril 2000, Jean-Léopold Dominique de Radio Haïti-Inter.

Plus qu’un simple clin d’œil, « Le reste du temps » est un hommage rendu au journaliste Jean-Léopold Dominique tombé sous des balles assassines, voici dix ans, et pour lequel justice n’a jamais été rendue.

« Le reste du temps », Emmelie Prophète, Ed. Mémoire d’Encrier,  2010.

Marc-Emmanuel DORCIN, Cercle du Livre

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