Les USA et d’autres partenaires se pencheront sur les défis sécuritaires, politiques et économiques d’Haïti ce 17 décembre

« Les États-Unis convoqueront une réunion virtuelle des partenaires internationaux de haut niveau le 17 décembre pour aborder les défis sécuritaires, politiques et économiques en Haïti et proposer des possibilités de soutien au peuple haïtien. Le secrétaire d’État adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental, Brian Nichols, présidera cette réunion », a révélé un communiqué du département d’Etat américain, jeudi 16 décembre 2021.

« Les participants comprendront un large éventail de gouvernements et d’organisations internationales engagés dans le développement d’Haïti. La réunion visera à obtenir des engagements pour empêcher une nouvelle détérioration de la sécurité et des conditions économiques, ainsi que des efforts pour soutenir les solutions dirigées par les Haïtiens à l’impasse politique d’Haïti », poursuit ce communiqué.

« Les États-Unis cherchent à rassembler la communauté internationale pour qu’elle travaille en partenariat avec le peuple haïtien sur une approche unifiée pour aider Haïti à restaurer ses institutions démocratiques », selon ce communiqué du département d’Etat américain.

En début de semaine, le chargé d’affaires des Etats-Unis en Haïti, Kenneth H. Merten, en interview avec la radio télé Ginen d’Haïti, avait indiqué que pour débloquer la situation politique, Haïti a besoin « d’un accord des accords ». « Dans notre analyse, a poursuivi Kenneth H. Merten, c’est ce dont Haïti a besoin. Nous encourageons tout le monde à se mettre d’accord dans un accord pour faire avancer le pays. C’est la seule façon, selon notre logique, de débloquer la situation politique ».

Le diplomate américain avait souligné qu’il y a le groupe de Montana, celui du 11 septembre et d’autres acteurs qui ont élaboré des plans de sortie avant de s’exprimer publiquement et pour la première sur la formation du nouveau cabinet ministériel  du Premier ministre Ariel Henry. « Comme vous le savez, le Premier ministre Henry a formé un nouveau cabinet. Les États-Unis attendent toujours que les acteurs politiques haïtiens, la société civile, le secteur privé, les chefs religieux et la diaspora trouvent une solution dirigée par les Haïtiens pour ouvrir la voie vers les élections lorsque les conditions sur le terrain le permettront », avait fait savoir Kenneth H. Merten, qui a peur que le pays ne rate des opportunités économiques « à cause des problèmes politiques ».

C’est en Haïti que les solutions doivent être trouvées par les Haïtiens, pour les Haïtiens, a insisté Kenneth H. Merten. « Nous ne voulons pas nous immiscer dans les affaires des Haïtiens. On nous avait accusés d’interférence. Nous ne le ferons plus. Nous ne l’avons pas fait avant. C’est ce que je veux souligner », a ajouté Merten en esquissant un sourire. » « Nous ne voulons pas qu’on nous accuse d’ingérence », a poursuivi le diplomate américain, qui a fait part de ses préoccupations par rapport à l’insécurité. «Les Haïtiens ne peuvent pas circuler librement. Cela pose un gros problème pour les business, pour chaque citoyen haïtien», a souligné Merten.

L’annonce de la tenue de cette réunion de haut niveau sur Haïti intervient dans un contexte de libération ce jeudi des 12 ressortissants étrangers, américains, deux mois jour pour jour après leur kidnapping par le gang  400 Mawozo et d’une enquête coup de poing du New York Times sur un mobile éventuel de l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet dernier. « Avant d’être assassiné en juillet, il avait commencé à dresser une liste de puissants politiciens et d’entrepreneurs impliqués dans le trafic de drogue en Haïti, avec l’intention de la remettre au gouvernement américain, d’après quatre hauts fonctionnaires et conseillers haïtiens chargés de rédiger le document », a écrit Maria Abi-Habib, journaliste du New York Times. « Le président, d’après ces fonctionnaires, leur avait ordonné de n’épargner personne, pas même les faiseurs de rois qui l’avaient propulsé au pouvoir — une mesure parmi d’autres, prises à l’encontre de trafiquants de drogue présumés, qui auraient pu motiver son assassinat », d’après le New York Times, qui affirme que la personnalité centrale de cette liste est Charles « Kiko » St Rémy, beau-frère de l’ex-président président Michel Martelly.

Pour le board éditorial du Washington Post qui a évoqué l’enquête du Times, Haïti est dans le chaos. Son gouvernement n’est pas élu, les rues sont contrôlées par des gangs de criminels et l’économie est en lambeaux. En d’autres termes, c’est un paradis pour les narcotrafiquants, a poursuivi le Washington Post, qui souligne que l’administration Biden, en détournant son regard, permet au pays de gloser dans ce pandémonium. Les Américains peuvent penser qu’ils ne sont pas concernés par ce qui se passe en Haïti, mais, avait souligné le Washington Post, les vagues atteindront le sol américain via  des réfugiés et la contrebande. L’enquête du Times et l’éditorial du Washington Post ont également éclaboussé le PM Ariel Henry, présenté comme un allié de l’ex-président Martelly et l’actuel ministre de la Justice, autorité de tutelle de la Police nationale d’Haïti (PNH), Me Bertho Dorcé.

 

 

 

 

Source:  Le Nouveliste

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