Jean-Charles Moïse devant l’ambassade américaine, la manifestation du secteur démocratique dispersée par la police
La police a fait usage de gaz lacrymogène et de balles réelles pour disperser la manifestation convoquée par les responsables du secteur démocratique et populaire. Les forces de l’ordre sont intervenues à plusieurs reprises sur la route de Delmas où quelques milliers de manifestants étaient aperçus. Il en a été de même à Nazon et au Champ de Mars. Interrogé par Le Nouvelliste alors qu’il se trouvait à Nazon, le sénateur Youri Latortue a dénoncé l’attitude des forces de l’ordre. « Nous sommes dans les rues pour dire non à l’insécurité, au kidnapping, aux viols, aux violences exercées sur les femmes. Malheureusement, la police se met en face de la population », a-t-il dénoncé.
En début d’après-midi, un manifestant a été tué au Champ de Mars, non loin de la Direction départementale de l’Ouest (DDO) de la police nationale. En colère, des manifestants ont lancé des pierres en direction de la DDO. Des policiers ont répliqué à coups de gaz lacrymogène. Dans le même temps, un pickup transportant des agents du BOID a renversé une motocyclette sur laquelle se trouvaient deux manifestants. Les deux blessés ont été transportés d’urgence à l’hôpital. Par ailleurs, plusieurs interpellations ont eu lieu dans l’aire du Champ de Mars.
Si la police a utilisé les grands moyens pour disperser la manifestation du secteur démocratique et populaire qui se dirigeait vers le Palais national, celle dirigée par Jean-Charles Moïse a pu poursuivre sa route en direction de l’ambassade des États-Unis. Interrogé à cet effet, Jean-Charles Moïse n’y voit aucun traitement de faveur de la part de la police. « Nous avons notifié notre parcours à la police, il y a une semaine. Certains feignent d’organiser des manifestations mais en réalité ils provoquent les policiers afin que ces derniers les dispersent. Ces gens n’ont aucun pouvoir de convocation », a-t-il balancé.
Les forces de l’ordre ont dispersé les manifestants qui forçaient un barrage non loin du Parc historique de la canne à sucre, à deux pas de l’ambassade des États-Unis. Accompagné de quelques proches et d’agents de sécurité, Jean-Charles Moïse a pu toutefois se rendre devant les locaux de l’ambassade des États-Unis pour délivrer son message. Le leader de Pitit Dessalines a réglé ses comptes avec les Américains, les banques, et les autres leaders de l’opposition.
« Nous avons convoqué le peuple ici. Aujourd’hui, nous voulons indiquer au monde entier que c’est le gouvernement américain qui nous impose des présidents, qui détruit la production nationale et cautionne l’insécurité à travers des élections frauduleuses. Les Américains sont responsables de notre misère. C’est pour cela que nous avons décidé d’indexer le cadavre et non le cercueil. […] Je viens ici pour accorder un délai d’une semaine aux Américains, à Jovenel Moïse, au Core group, à la Unibank, à la Sogebank. Si rien n’est fait entre-temps, nous allons tout chambarder. Nous allons faire la révolution. Nous ne serons pas responsables des dégâts qui seront enregistrés », a-t-il menacé.
Selon Moïse, ceux qui n’ont pas choisi de se rendre devant l’ambassade des États-Unis ont été payés. « Ils avaient peur de se rendre devant l’ambassade américaine. Parce que les hommes d’affaires qui les financent ont leurs magasins sur la route de l’aéroport. Aujourd’hui, nous avons mis en déroute toute la classe politique traditionnelle. Je vous donne la garantie que je vais démanteler cette classe politique pour faire place à une nouvelle dynamique portée par des jeunes. Il y a un nouveau leadership aujourd’hui. Il est représenté par Moïse Jean-Charles, les ouvriers, les étudiants, les habitants des ghettos, les organisations syndicales […] », a-t-il fait savoir.
Source: HPN