Un manque à gagner de 113 milliards de gourdes pour l’État, de mars 2010 à mai 2020, dans l’importation de produits pétroliers en Haïti, selon Joseph Jouthe

De mars 2010 à mai 2020, un manque à gagner de 113 milliards de gourdes (US $ 1.00 = 125.00 gourdes ; 1 euro = 145.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.10 gourdes aujourd’hui) a été enregistré par l’État, dans l’importation de produits pétroliers en Haïti, selon des statistiques issues de la Direction de l’inspection fiscale (Dif).

Entre mars 2019 et mai 2020, l’État a connu une perte de trente-neuf milliards six cent vingt-huit millions cinq cent quatre-vingt-dix mille six cent trente gourdes et 65/100 (HTG 39, 628,590,630.65), au cours de la période de libéralisation du marché d’acquisition des produits pétroliers, déplore le premier ministre de facto Joseph Jouthe, qui présentait, ce mercredi 19 août 2020, les résultats d’un rapport d’enquête d’une commission tripartite publique, formée de l’Inspection générale des finances (Igf), de l’Unité centrale de renseignements financiers (Ucref) et de l’Unité de lutte contre la corruption (Ulcc).

Cette commission tripartite a été diligentée par le gouvernement pour enquêter sur l’importation des produits pétroliers sur le marché haïtien, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

La perte de plus de 39 milliards de gourdes représenterait 35% du montant total des pertes, durant les 10 dernières années.

« Ces 39 milliards de gourdes représentent en moyenne 46 fois les dépenses en agriculture, 5 fois les dépenses en éducation et 13 fois les dépenses en santé », selon Joseph Jouthe.

L’agriculture du pays est laissée pour compte. Les professeurs des écoles ne peuvent pas être rémunérés, à cause de ces gaspillages des fonds publics au profit de certaines gens dans le secteur privé et public, ajoute-t-il.

Les compagnies des produits pétroliers ont tiré des bénéfices, s’élevant à plus de 94 millions de dollars américains pour un total de 7,128,853.74 barils pour le mogas 95 (gazoline) et le gasoil (diesel). Ce total n’inclut pas le gaz propane, précise Jouthe.

La commission tripartite publique d’enquête recommande à l’État de reprendre totalement le contrôle de l’importation des produits pétroliers, incluant le gaz propane, à travers son enquête.

Les prix du gaz propane ne cessent point d’augmenter depuis ces derniers temps.

Les autorités devraient renforcer les capacités du Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (Bmpad) et assurer la transparence au niveau des prix des produits pétroliers, qui doivent être connus de toutes et de tous, selon la commission tripartite publique d’enquête sur le marché d’importation des produits pétroliers en Haïti.

L’État, à travers le Ministère de l’économie et des finances (Mef), devrait avoir accès aux différentes bases de données relatives aux indices.

La commission tripartite publique souligne la nécessité d’approfondir l’enquête par toutes autorités compétentes, aux fins de fixer la responsabilité pénale des personnes physiques et morales, entre autres.

 

SOURCE: APR

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