Jovenel Moïse reçoit officiellement l’Accord de Marriott et adhère à l’Accord de Kinam
L’Accord de Marriott, qui exige la démission du président de la République et son remplacement par un juge de la Cour de cassation et le résumé des actions de la société civile et des acteurs politiques du 10 octobre au 10 décembre 2019 qui définit la feuille de route du gouvernement de transition, tels sont les documents remis officiellement lundi au chef de l’État par une délégation de la Passerelle au Palais national. « Il n’y a pas eu de négociations, ni de discussions, ni de dialogue sur les documents », a confié au Nouvelliste Joseph Domingue Orgella, porte-parole de la Passerelle, à l’issue de la rencontre. « Le président accepte l’Accord de Kinam… », a fait savoir de son côté Déjean Bélizaire à l’issue de sa rencontre avec Jovenel Moïse.
Peu à peu, le président de la République reprend le contrôle de la situation après plusieurs mois de peyi lòk. Jovenel Moïse est passé d’un chef d’État confiné chez lui et au Palais national à un président qui a franchi les frontières que lui avait imposées l’opposition. Visite éclair aux Gonaïves samedi soir, visite des centrales électriques de Varreux lundi… Les affaires reprennent, semble-t-il, pour le chef de l’État.
C’est dans ce contexte que Jovenel Moïse a reçu lundi au Palais national une délégation de cinq membres de la Passerelle. Composée du docteur Castel Germeil, de la docteure Sofia Loréus, de la mambo Carole Demesmin, du syndicaliste Joseph Domingue Orgella et du Me. Joseph Joël Louis, cette délégation a remis au président de la République une copie de « l’Entente politique de transition », communément appelée « Accord de Marriott » ou Consensus de Port-au-Prince, lequel propose l’alternative à la suite de la démission du chef de l’État et le dysfonctionnement du Parlement, selon un communiqué de la Passerelle.
« La délégation a saisi l’occasion offerte par cette rencontre pour communiquer au chef de l’État les documents complétant ledit consensus signés par les mandataires des différents blocs politiques et de la société civile. Les documents suivants ont donc été officiellement remis au président Moïse : Entente politique de transition ; Résumé des actions de la société civile et des acteurs politiques du 10 octobre au 10 décembre 2019 », poursuit le communiqué.
« Le comité de suivi de la Passerelle continuera à servir de liaison entre les différents acteurs impliqués dans cette crise aiguë qui secoue la République afin de faciliter une solution haïtienne concertée et inclusive débouchant sur la refondation de la patrie », conclut le communiqué.
Joseph Domingue Orgella, porte-parole de la Passerelle, a fait savoir au Nouvelliste qu’il n’y a eu ni discussions ni négociations avec le président Moïse sur les documents. « La Passerelle n’a pas à discuter ni à négocier sur les documents. On a expliqué au président le processus qui a conduit à leur élaboration », a-t-il ajouté.
Toutefois, Joseph Domingue Orgella a indiqué que si les acteurs en présence le souhaitent, le comité de suivi de la Passerelle qui a rencontré le chef de l’État peut continuer à jouer le rôle de médiateur. « Pour sortir de cette crise, il faut d’abord une médiation interhaïtienne, ensuite un dialogue pour permettre à l’ensemble des groupes d’harmoniser leurs positions », a-t-il avancé.
M. Orgella a annoncé que la délégation qui a rencontré le président Jovenel Moïse fera un compte rendu aux signataires de l’Accord de Marriott de ce qui a été dit au cours de l’entretien.
Le lundi 16 décembre, le président Moïse s’est aussi entretenu au Palais national avec une délégation signataire de l’Accord de Kinam. Si le chef de l’Etat n’avait pas à se prononcer sur l’Accord de Marriott, il s’est en revanche retrouvé dans celui de Kinam qui ne prévoit pas sa démission. « Globalement, le président accepte l’Accord de Kinam ; il a quelques petites réserves, mais il accepte l’accord », a rapporté au Nouvelliste l’ancien sénateur Déjean Bélizaire, président du comité sur l’Accord de Kinam. « C’était un moment d’échanges avec le président pour l’aider à bien comprendre la portée et le contenu du document dans la perspective d’une négociation… », a-t-il ajouté.
Il faut souligner que la présidence n’a rien communiqué sur les rencontres de Jovenel Moïse avec la délégation de la Passerelle et les représentants de l’Accord de Kinam.
Source: Le Nouveliste