Jovenel Moise peut-t-il faire le procès du système ?

Par Me Guerby Blaise

 

 

 

Invité à répondre à cette question à l’émission radiophonique TOP HAITI en son édition du samedi 19 octobre 2019, Me Guerby Blaise doctorant en Droit Pénal a livré son avis sur le débat houleux s’établissant sur le système dans le pays soulevé par le Président Jovenel Moise dans son discours tenu lors de la conférence de presse du mardi 15 octobre dernier.

 

« La crise actuelle est un cheminement, fruit d’un choix politique des acteurs de 2017 à 2019 », affirme Me Guerby Blaise d’entrée de jeu en analysant le climat socio-politique actuel. Dans ce paquet, le pénaliste met les acteurs économiques autant que ceux du parlement ou même les proches conseillers du président Moise.

 

 

 

Selon Me Blaise, des choix cumulés effectués par l’administration Moise depuis son accession au pouvoir ont provoqué le soulèvement populaire d’aujourd’hui qu’il juge inarrêtable.

 

 

 

Dans une démarche pédagogique en vue de dégager une compréhension de la question, Me Blaise a tenté de définir le système comme étant un ensemble d’institutions et de méthodes régies par une réunion de lois et de doctrines. Et le procès, de son étymologie latine « procedere » qui signifie progresser/ aller de l’avant.

 

 

 

Dire que le Président Jovenel Moise est prêt à faire le procès du système équivaudrait basiquement qu’il remplirait des formalités devant aboutir à des solutions soit judiciaires ou sociales ou économiques avec les différents antagonistes.

 

 

 

« Faire le procès d’un système impose la remise en cause du fonctionnement des institutions étatiques », avance Me Guerby Blaise. De l’avis du juriste, pour arriver au procès d’un système donné, il faut un amendement au niveau des lois et doctrines

 

 

 

Sur le dialogue, Guerby Blaise croit que la différence entre l’initiative de la société civile et l’opposition dans des appels à manifestations justifie que le peuple n’entend pas soumettre ses revendications à l’arbitrage des secteurs créateurs de sa misère. Il demande l’avènement d’un système égalitaire.

 

 

 

« La justice transitionnelle hors procès paraît l’option raisonnable pour le président Moise de tenter de faire le procès du système pour réconcilier la nation. Celle-ci emporterait la responsabilité pénale de tous les corrompus et la restitution au peuple de tous les biens dilapidés », avance l’homme de LOI.

 

« Il appert que le président de la République tend une main au dialogue et dégaine son arme à la fois. Cette stratégie d’atténuer la tension populaire semble irréfléchie et peu inspirée. Ce recouvrement aurait pu intervenir à travers son appel à la réconciliation nationale ! », Souligne Blaise.

 

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