Haïti-crise Politique : la Communauté internationale veut elle vraiment combattre la corruption en Haïti ?
Les diplomates en Haïti, mis à part quelques Ambassadeurs qui se sont clairement exprimés sur l’avenir de Jovenel Moïse, semblent jouer double jeu sur le dossier d’Haïti : Garder le Président en place pour forcer les casses et les affrontements et faciliter le retour des casques bleus avec à l’affût des « projets humanitaires » pour sauver la population. Ce serait donc une nouvelle manne pour l’institution onusienne en pleine crise financière.
Jamais crise le risque d’un affrontement entre parties rivales n’a été aussi évidente et qui a laissé la Communauté internationale insensible avec un appui inconditionnel à un Président aussi décrié par son peuple et écroué par des rapports de corruption, une bataille que la communauté internationale entend mener dans presque tous les pays du monde pour enrayer l’inégalité.
Un rapport de « Transparancy International » publié en 2016 avait souligné ceci : « L’année 2016 a montré que, dans le monde entier, la corruption systémique et l’inégalité sociale se renforcent mutuellement, conduisant à une désillusion populaire vis-à-vis du monde politique et fournissant un terreau fertile à la montée des politiciens populistes ».
L’évidence montre que cette communauté a tous les outils pour forcer Jovenel Moïse dont le nom est cité 69 fois dans un rapport publié par la Cour supérieur des comptes et du contentieux administratif(CSC/CA), soit la plus haute instance de vérification sur les dépenses au niveau du secteur public. La Politique est donc devenue la règle morale et les engagements signés sont devenues de la rigolade diplomatique.
Dans ce même rapport, on lit : La corruption et l’inégalité se nourrissent l’une de l’autre, créant un cercle vicieux entre la corruption, la distribution inégale du pouvoir dans la société et la répartition inégale de la richesse. Comme l’a mis en évidence l’affaire des « Panama Papers », il est encore trop facile pour les riches et les puissants d’exploiter l’opacité du système financier mondial afin de s’enrichir au détriment du bien public.
Pourquoi donc continuer à supporter Jovenel Moïse celui que les mandants ne disent plus supporter les mensonges et les actes de corruption facilitant à ses proches amis de s’enrichir au détriment du bien public ? En témoigne sa dernière tentative avec la SOFIDAI et en passant l’affaire DERMALOG impliquant jusqu’au cou la femme du chef de l’Etat.
La question reste entière et fait sérieusement penser à une absence de volonté de la communauté internationale notamment les diplomates en place à Port au Prince de combattre la corruption en Haïti et de laisser pourrir la situation en laissant les bandes rivales s’affronter et obtenir le chaos. malgré les appels répétés des diplomates étrangers, l’opposition a toujours refusé de s’asseoir avec Jovenel Moïse.
Pourquoi dialoguer avec quelqu’un qui ne présente aucune garantie et dans la forme et dans le fond ? avait lancé le Sénateur Youri Latortue. Et Comment avoir confiance en quelqu’un qui n’a fait que mentir à sa population sur des promesses non tenues ? a renchéri le sénateur Antonio Chéramy.
La lutte des Petrochallengers pour obtenir des explications sur les 4.2 milliards de dollars dilapidés et les manœuvres de l’Administration de Jovenel Moïse pour empêcher la tenue du procès témoignent d’une réelle volonté du chef de l’Etat de maintenir le statu quo de l’impunité et d’encourager davantage la corruption dans le pays.
Certains signaux aussi clairs et visibles envoyés par l’Administration de Jovenel Moïse auraient dû mettre des puces à l’oreille des diplomates en Haïti. Mais Le président de la République semble être la garantie des diplomates américains dans leur bataille contre le Venezuela.
Mais pour l’histoire, le Président de Transparancy International en 2016 José Ugaz avait terminé ce rapport sur la corruption en ces termes: » Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’attendre. La corruption doit être combattue d’urgence, afin que la vie des gens s’améliore dans le monde entier ». Fin de citation.
Aujourd’hui, Haïti est au bord d’une crise humanitaire. Une économie qui se détériore de jour de jour avec un taux d’inflation de 19.5% , des bandes armées qui font la Loi et qui empêchent les activités économiques, plus de 2 millions de personnes menacées par la famine et le dysfonctionnement des hôpitaux. Comment faut-il comprendre l’urgence et le combat contre la corruption dont parle l’International avec autant d’indices dans le rouge?
Source: HPN