Le député Déus Déroneth dénonce un trafic de visas au ministère de l’Intérieur

Le député de Marigot Déus Déroneth, sous son chapeau de président de la commission permanente Intérieur et Collectivités territoriales à la Chambre des députés, met le feu aux poudres en dévoilant à la presse, le mardi 2 octobre 2018, l’existence d’un réseau de trafiquants de visas opérant au sein même du ministère de l’Intérieur.

Selon l’élu de Marigot, ces visas étaient destinés à des élus locaux, c’est-à-dire des CASEC et ASEC qui devaient voyager en terre étrangère parfaire leurs connaissances dans le cadre d’un programme de formation entre l’État haïtien, les autorités américaines et les autorités canadiennes. Ce programme à l’ intention des élus locaux paraît une véritable aubaine pour des anciens corrompus élevés au rang de «chefs» aujourd’hui. Ainsi, sans aucune forme de procès, ces visas sont vendus à des particuliers ou octroyer à des partisans au détriment des collectivités. Dans cette affaire de visas, certains désespérés qui ne voient pas leur avenir au pays se font extorquer jusqu’à 4 000 dollars américains pour l’obtention d’un visa, selon les chiffres de Déus Déroneth.

Le député confie qu’un haut responsable du ministère de l’Intérieur, est le cerveau de cette vaste opération de corruption pour avoir déclaré que les élus des collectivités territoriales « n’ont pas les moyens pour se rendre à l’étranger pour participer à cette formation».

Cet acte d’escroquerie au plus haut niveau de l’État a des conséquences sur les activités et les projets de certains employés du ministère de l’Intérieur, malgré le fait qu’ils ne sont pas forcément impliqués dans cette opération de vente de visas. Déus Déroneth, qui dit avoir recueilli les complaintes de ces employés pénalisés pour avoir travaillé sous l’administration d’une autorité trop accrochée à la corruption, souligne que certains employés n’arrivent plus à obtenir un visa de courtoisie pour voyager aujourd’hui à cause de la mauvaise réputation dont est victime le ministère par ce scandale de liquidation de visas.

À côté des employés du ministère, il y a un autre groupe de citoyens, qui a confié argent et passeport à ces marchands de visas, qui souffre et qui aujourd’hui ne sait même pas où sont passés ni racketteurs ni documents de voyage.

Pour éviter le pire, le président de la commission Intérieur et Collectivités territoriales à la Chambre basse appelle le président de la République à assumer ses responsabilités face aux dérives constatées au ministère de l’Intérieur, ce en dépit de l’intention de la commission d’inciter la Chambre des députés à ouvrir une enquête sur cette affaire.

Samuel Celiné

Le Nouvelliste

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