Progression d’environ 30% des exportations de déchets plastiques et métalliques en 2017

Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000

Suite à la rubrique  »invité du jour » de ce mardi 26 décembre, qui a mis le projecteur sur la problématique de la gestion des ordures en Haïti, j’ai décidé de parler un peu de ce que ces déchets pourraient représenter, tant en termes d’opportunités au niveau du secteur des exportations qu’en en termes d’appui à la production de nos paysans en milieu rural.

En effet, Haïti exporte vers l’étranger des déchets plastiques et métalliques depuis 2014 et le niveau des exportations de ces déchets en 2017 révèle des opportunités apparemment plus alléchantes que même celles retrouvées au niveau des produits primaires à savoir le café, le cacao et les mangues.

Selon les données préliminaires rendues publiques par les autorités monétaires, les exportations d’Haïti de déchets plastiques et métalliques ont progressé d’environ 30% en 2017, passant de 19.4 millions de dollars en 2016 à 25 millions de dollars en 2017.

Ces chiffres montrent clairement que les exportations haïtiennes de déchets plastiques et métalliques en 2017 sont beaucoup plus importantes que celles des produits primaires comprenant le café ($980,000), le cacao ($5.2 millions) et les mangues ($12.3 millions). Les exportations de ces derniers produits ont tous chuté de manière considérable en 2017 par rapport à 2016, soit d’au moins 50%, surtout à cause du cyclone Matthew.

Là où il y a des problèmes, il existe toujours des opportunités pour les entrepreneurs. Les chiffres sur les exportations de déchets plastiques et métalliques vers l’étranger le prouvent avec 25 millions de dollars d’exportations en 2017.

Maintenant, il est évident qu’un agronome est mieux placé que nous pour nous dire comment les autres types de déchets, notamment les déchets organiques pourraient être utilisés, à travers la mise en place d’une grande usine, pour réaliser des compostes ou des engrais, dont nos paysans/agriculteurs ont besoin pour améliorer leur production.

La gestion des déchets organiques et d’autres types qui ne sont ni plastiques ni métalliques, constituent jusqu’ici une vraie gageure pour nos autorités qui continuent de gérer les déchets par de petits projets et non par de véritables politiques publiques, en d’autres termes par une vraie politique de gestion des déchets.

Une vraie politique de gestion des ordures en Haïti ne réussira pas sans la participation des universités pour la recherche, de la société civile pour la légitimité et support aux décisions de politique (policy decisions) et également la participation du parlement pour une vraie législation dans la question de la gestion des déchets, comme le fait le Rwanda aujourd’hui qui dispose d’une politique de gestion des déchets ‘‘waste management policy » très efficace et qui fait de Kigali en 2017 l’une des villes les plus propres en Afrique.

On espère qu’avec ces cris d’alarme, des dispositions seront prises par nos autorités pour définir une vraie politique de gestion des ordures en Haïti et qu’en décembre 2018 on pourra passer les fêtes de fin d’année dans un environnement plus salubre et plus agréable.

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