Marie Gladice St Jean Lundy, première femme député de Jérémie

Source Winnie H. Gabriel Duvil | Le Nouvelliste

Très peu de femmes se risquent dans la politique en Haïti. Seulement quelques rares arrivent à émerger, à se faire élire. En remportant un siège de député au cours des dernières élections législatives, Marie Gladice St-Jean Lundy est devenue la première femme député de Jérémie, cette ville où elle est née le 19 mai 1970.

Enseignante, ancienne directrice départementale du ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Gladice grandit dans une famille de 9 enfants dans la cité des poètes. Elle fait ses études primaires à l’école nationale Catherine Flon à Jérémie et ses études secondaires jusqu’en seconde au lycée des Jeunes filles de Jérémie. Toute jeune, elle s’intéresse à la politique. En classe de septième année fondamentale, l’adolescente est déjà membre de la Fédération des élèves de Jérémie (Federasyon elèv Jeremi).

« À l’époque, ce n’était pas facile d’être membre d’une organisation. Avec le coup d’État en 1990, il y a eu des complications. Les gendarmes arrêtaient des élèves sous prétexte qu’ils étaient des Lavalas. Ils subissaient des persécutions politiques. Une fois, ils ont même été chez moi. Heureusement, j’avais été avertie avant. J’ai donc eu le temps de partir », raconte Gladice. Menaces et intimidations obligent, elle quitte Jérémie après le coup d’État pour terminer ses études secondaires à Port-au-Prince.

En 1992, elle est admise en anthropo-sociologie à la Faculté d’ethnologie de l’Université d’État d’Haïti et en 1993 entame des études en Communication sociale à la Faculté ses sciences humaines. Un peu plus tard, elle ajoutera à son palmarès une licence en sciences juridiques obtenue de l’École supérieure catholique de Jérémie. En 1995, après la création du ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes, elle est recrutée comme coordonnatrice départementale de ce ministère pour la Grand’Anse. Ceci lui donne une raison valable pour un retour à sa ville natale. « J’ai remis ma démission à cause de mon poste de député », nous apprend-elle après 22 ans de service. Parallèlement, Gladice est aussi une enseignante. Dès 1996, elle commence à enseigner les littératures haïtienne et française, d’abord au lycée Nord Alexis à Jérémie, puis au lycée des Jeunes filles à partir de 2007. Généreuse et sensible, cette femme, qui de temps à autre laisse un sourire éclairer son visage, a fait le choix de s’engager aux côtés des femmes et de s’impliquer dans le social. « Je suis féministe », clame-t-elle fièrement.

« Mais pas extrémiste », ajoute-t-elle comme pour faire une importante démarcation, tablant ainsi sur son attachement à la famille. « Je suis pour une participation plus active des femmes à la vie politique. Car celles-ci doivent s’investir dans les espaces décisionnels », dit avec conviction celle qui s’est sentie interpellée par l’absence……………………...lire la suite sur lenouvelliste.com

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