Haïti a besoin d’une aide internationale en urgence pour surmonter sa crise politique
Source: Washington Post Traduction Patrick SAINT-PRE
Après des mois d’instabilité et de violence politique, Haïti fait face de nos jours à une crise totale de leadership. Le moyen de sortir de l’impasse n’est pas clair. Ce qui est clair, c’est que l’actuel président, Michel Martelly, a échoué et doit s’en aller.
Selon la Constitution d’Haïti, Michel Martelly, qui a pris ses fonctions en 2011, doit partir à la fin de son mandat dimanche. Toutefois, un deuxième tour de scrutin pour choisir son successeur a été annulé au milieu des protestations de rue et des bouleversements politiques le mois dernier, ne laissant aucune autre date pour un vote ni aucun plan pour une transition démocratique.
Maintenant, Michel Martelly suggère qu’il peut rester en fonction en l’absence d’un consensus pour le remplacer. Ce serait un autre échec, compte tenu de son dossier de conduite brutale, de mauvaise gestion et de mauvaise gouvernance, son mépris pour le processus démocratique, et sa complicité en menant le pays dans son impasse actuelle. Si Michel Martelly devait être autorisé à conserver le pouvoir, il y a tout lieu de craindre qu’Haïti, avec son histoire de troubles politiques, serait en danger de bouleversement sanglant. La communauté internationale ne peut pas permettre que cela se produise.
Il y a un certain nombre de sorties imaginables de l’impasse. Aucune d’entre elles ne pourra être mise en place facilement en l’absence d’institutions fortes et des organes juridiques de confiance en Haïti. Pour toute chance d’un règlement pacifique, il faudra de la diplomatie en temps opportun et assurée par l’Organisation des États américains, les États-Unis et d’autres acteurs internationaux influents.
Une façon de progresser serait la formation d’un gouvernement intérimaire – idéalement choisi par l’Assemblée nationale, et non pas par Michel Martelly – chargé de superviser rapidement de nouvelles élections. Une telle transition pourrait être dirigée par la Cour de Cassation, par le président du Sénat, Jocelerme Privert, par l’ancien président René Préval ou par une autre figure respectée. Une de ses missions consisterait à réorganiser le Conseil électoral provisoire discrédité afin que le pays puisse procéder à un nouveau scrutin.
Certes, un tel gouvernement intérimaire ne jouirait pas d’une légitimité constitutionnelle complète, et il y a quelques personnalités publiques importantes en Haïti qui jouissent d’un large soutien public. Malheureusement, Michel Martelly ne figure pas parmi elles.
Si un gouvernement provisoire est constitué, sa seule tâche devrait être d’organiser des élections le plus rapidement possible. Ce serait une tâche difficile étant donné que six des neuf membres du conseil électoral ont démissionné. En outre, la culture politique controversée du pays, empoisonnée par l’autocratique Michel Martelly, est peu encline à faire des compromis.
Voilà pourquoi une forte main internationale est nécessaire, celle qui peut encourager lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com