Haïti – Économie: 2015, Année d’échec économique

 

Les analystes économiques sont unanimes à reconnaitre que l’économie haïtienne va mal, les indicateurs sont là, ils parlent de par eux mêmes. Pourtant le ministre de l’économie et des finances voit les choses tout une autre manière. Il pense que l’économie ne va pas mal, bon ce qui devrait dire qu’elle va peut être bien. Croissance économique très faible autour de 1,7% notamment avec une croissance négative de -3,5% du secteur agricole, une inflation en rythme annuel dépassant 12% contre 6% en début d’année, une dépréciation de la gourde qui a rongé le revenu et l’épargne en gourdes des millions de citoyens, tandis que d’un autre coté, le ratio dette publique par rapport au PIB a enregistré des record. Les déficits jumeaux en parlant du déficit budgétaire et déficit commercial continuent de faire peur.

 

Quid de l’emploi ? Apres le nombre abstrait des 400 000 qui n’a été jamais élucidé, le ministre Laleau hier a parlé de 46 000 emplois entre 2013 et 2015. On est passe de 400 000 a plus de 40 000. On ne sait pas exactement le nombre d’emploi par trimestre, par secteur et par zone géographique. Bref, on peut tout dire sur l’emploi, surtout parce que personne ne produit des statistiques régulières et officielles sur ce phénomène dans ce pays. Même si le nombre 46 000 était vrai, mais reste marginal et insuffisant par rapport aux milliers de jeunes qui rentrent chaque année sur le marché de l’emploi.

 

Ce qui est certain, on sent la pauvreté autour de nous, on sent l’insécurité alimentaire dans les régions du pays, on sent le chômage s’installer plus confortablement dans ce pays chaque jour qui passe.

 

Il est très facile pour les autorités économiques de ce pays notamment le ministre de l’économie de renvoyer la cause de cet échec à l’instabilité politique, comme ils le font a chaque fois, en mettant au deuxième plan la conduite de leur politique économique et leurs mode de gouvernance. Il faut reconnaître effectivement que l’instabilité politique a affecté énormément les activités économiques de ce pays, mais l’Etat a une responsabilité d’assurer la stabilité politique. Car la bonne gouvernance est synonyme de stabilité politique et de politique économique inclusive et à impact réel.

 

On a fait des promesses. Promesses non tenues. On a menti aux gens, on a préféré des solutions cosmétiques et superficielles pour faire plaisir au peuple, pour inaugurer, pour prendre des photos, alors que on cache le mal. En 2016, tout apparaitra au grand jour, le pays se lèvera avec ses déficits, ses dettes, ses faibles recettes, l’absence des crédits de Petrocaribe et une population qui croit et qui a faim.

 

Année 2015 : année d’échec économique. Au revoir 2015, et bonne année 2016 quand même.

 

Etzer S. Emile

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *