Monde – Économie: L’opposition vénézuélienne veut stopper le Petrocaribe et les autres accords pétroliers avec Cuba
Au lendemain du 6 décembre, date de la victoire triomphale de l’opposition aux élections législatives, la première indication officielle de cette opposition vise l’atout le plus précieux du pays, le pétrole.
Nous devons bien évaluer et même réviser les différentes opérations de la PDVSA (la Compagnie pétrolière appartenant à l’État, et ces accords pétroliers avec Cuba et surtout Petrocaribe » a déclaré Henrique Marquez, un député de l’État de Zulia, un Etat riche en pétrole.
Avec environ 20 % des réserves mondiales, le Venezuela est le cinquième plus grand pays exportateur de pétrole au monde avec des exportations dans l’ordre de 1,5 millions de barils par jour, un nombre qui a enregistré une réduction de 30 % au cours de ces derniers mois.
L’accord de Petrocaribe lancé en 2005 a été une pièce maîtresse de la politique étrangère sur Chavez et a modifié l’équilibre économique dans toute la région, car il profite à 17 pays membres de l’accord, qui bénéficient des prix du pétrole très bas, vendus dans des conditions de paiement préférentiel.
Certains pays, comme Cuba, ont signé des accords supplémentaires dans lesquelles ils sont autorisés à «payer» avec ce qu’on appelle l’argent doux: ils envoient des médecins, des enseignants et des conseillers académiques en échange de pétrole. À ce jour, quelque 200 000 de ces Cubains vivent au Venezuela en vertu de cette disposition.
Maintenant, la majorité nouvellement élue au parlement vénézuélien issue de l’opposition menace de couper le flux de pétrole pas cher surtout compte tenu des prix actuels du pétrole, un baril inferieur à 40 dollars. Une bonne partie de ses élus manifestent l’intention d’examiner ses accords en profondeur et n’écartent pas la possibilité d’annulation.
« Nous ne pouvons pas dire que nous allons arrêter automatiquement les livraisons vers les pays de la Caraïbes, car cela aurait des conséquences fatales pour ces nations, mais nous devons admettre que ces conditions ne nous permettent pas de couvrir les couts de production. Nous ne pouvons pas sacrifier notre population afin de faire profiter les autres», a déclaré le député Matta, qui est originaire de l’État de Zulia qui fournit un tiers du pétrole produit par le Venezuela.
D’un autre coté, le député Julio César Montoya a déclaré qu’ « Avec les prix actuels du pétrole, les subventions ne sont pas justifiées. Au contraire, aujourd’hui, la solidarité doit être avec le peuple vénézuélien, qui vit des moments difficiles ». A-t-il ajouté.
De mauvaises nouvelles pour les pays de l’accord de Petrocaribe dont Haïti, qui a toujours compté sur le Venezuela au cours de ces dernières années. La contribution du Petrocaribe déjà dans le budget national est passé de plus de 20 milliards de gourdes en 2013 a seulement 6 milliards dans ce budget 2015-2016, donc il est presque certain que la contribution sera inexistante dans le budget a venir, dans un contexte de grandes attentes au niveau social e t ecomiique
Etzer S. Emile
Economiste
Radio Vision 2000