Haïti-Délimitation territoriale : La circulation rétablie, le 5 septembre 2015, à l’Arcahaie, après une semaine de troubles. Jusqu’à quand ?

Quelles solutions durables et réponses viables aux revendications des habitantes et habitants de l’Arcahaie ?

Par Ronald Colbert

P-au-P, 06 sept. 2015 [AlterPresse] — L’intervention de différentes unités de la Police nationale d’Haïti (Pnh) a permis de rétablir, progressivement, le samedi 5 septembre 2015, à l’Arcahaie (à une trentaine de km au nord de la capitale Port-au-Prince), la circulation piétonnière et automobile, paralysée pendant une semaine pour des revendications de délimitation territoriale, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Au moins 1 riverain, soupçonné de participation dans le mouvement de protestation contre la l’éventualité de l’implantation d’une nouvelle municipalité dénommée « Arcadins », a été arrêté, tenu en joue, pendant plusieurs minutes, rapportent des voyageurs.

En fin d’après-midi du 5 septembre, malgré la peur et une tension palpable, les portes des maisons étaient rouvertes. Diverses entreprises (boutiques, petits commerces, garages…) paraissaient sur le point de revenir à une situation qualifiée de « normale ».

Les riverains discutaient de l’évolution de la situation, tout en regardant les va-et-vient des véhicules privés et de transports publics sur la roue nationale No. 1.

La vie régulière semblait reprendre son cours… sans aucune certitude sur un retour durable au calme dans la zone.

Dès 10 :00 am locales (14 :00 gmt), la voie principale était, au fur et à mesure, accessible aux camions, autobus, véhicules privés, qui se rendaient ou qui revenaient des départements de l’Artibonite, du Nord-Ouest, du Nord et du Nord-Est.

Un véhicule, portant l’inscription « coopération Venezuela-Cuba-Haïti » et comprenant vraisemblablement des infirmiers, est escorté par de nombreux agents brésiliens de la Mission des Nations unies de stabilisation en Haïti (Minustah).

Très vite, ces agents onusiens entrent en scène et participent, avec les agents spécialisés de la Pnh, à l’opération de déblaiement de la route nationale No. 1, notamment dans les environs de la localité de Saintard, et de dépistage d’éventuels fauteurs de troubles dans la zone.

Pendant toute la journée du samedi 5 septembre, des agents de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (Boid), du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo) ainsi que des swat patrouillaient entre Bercy (localité de la municipalité de Cabaret) et Cariès (village limitrophe de la municipalité de l’Arcahaie et de l’agglomération de Montrouis).

Un tracteur du Conseil national des équipements (Cne), à bord duquel étaient postés des agents du Cimo, tâchait de débarrasser la chaussée de la route nationale No. 1 des multiples débris (tessons de bouteilles, sable, pierres, pneus usagés enflammés, carcasses de véhicules, branches et troncs d’arbres, etc.), utilisés pour l’érection de barricades par les manifestants.

La plupart de ces débris n’étaient plus visibles en fin d’après-midi du samedi 5 septembre 2015.

En début de matinée, ils étaient très remarquables sur la partie de la Nationale No. 1, qui longe la zone de l’Arcahaie.

Les yeux se ressentaient encore des effets de gaz lacrymogènes lancés la veille (le 4 septembre 2015) par les agents de la Pnh, dépêchés sur place. Dans un environnement pollué, où des pneus usagés brûlaient, un spectacle de tranchée, presque de « bataille rangée » était offert aux usagers de la Nationale No. 1.

Les dizaines de policiers nationaux spécialisés, envoyés sur place à l’Arcahaie, essayaient de dégager la route nationale No. 1, avec l’appui d’usagers, dont chauffeurs et travailleurs de camions qui voulaient reprendre les activités de transports de passagers et de marchandises.

Cagoulés, en position de tir, lourdement armés, munis de divers instruments et d’autres accessoires, les policiers nationaux déployaient des stratégies diverses pour ne pas essuyer le lancement de pierres, ni d’éventuels tirs d’armes, de manifestants embusqués.

Pendant que leurs collègues avançaient minutieusement, en sentinelles, un peu plus loin vers le Nord, pour écarter tous risques de violences et dérapages possibles, certains d’entre eux – restés en faction – prodiguaient des conseils aux voyageurs qui attendaient que la voie soit libérée des barricades.

Entre-temps, plusieurs voyageuses et voyageurs, y compris des femmes enceintes, parcouraient à pied beaucoup de kilomètres – dans les deux sens, en provenance et en direction du Nord – pour transborder.

Des riveraient suivaient avec attention l’opération de déblaiement en cours, effectuée par les agents de la Pnh. Faisant la conversation, ils émettaient leur opinion sur, notamment, l’implication du président Joseph Michel Martelly dans la situation de tension, qui couve depuis plusieurs jours à l’Arcahaie.

En prenant un décret, le 25 juillet 2015, pour tenter de créer une nouvelle municipalité, dénommée « Arcadins », sans concertation préalable avec les habitants de la zone, dont de l’Arcahaie – qui pourrait perdre des portions territoriales stratégiques, comme des hôtels-plages porteurs – et profitant de l’absence du parlement – lequel devrait placer son mot au préalable sur de telles dispositions administratives engageant l’avenir du pays – Martelly n’a pas pesé les pour et les contre, déclarent les riverains.

D’autant que la possible nouvelle délimitation territoriale devrait être effective dans une zone, où Martelly serait devenu propriétaire d’une plage quelques mois après l’investiture de mai 2011.

Depuis début septembre 2015, les marchés publics d’approvisionnement en denrées alimentaires n’ont pas lire la suite sur alterpresse.org

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