Haïti/Double Nationalité : Les allégations du sénateur Moïse continuent de faire des gorges chaudes
La question de la double nationalité du président de la République et d’autres membres du gouvernement continue de faire des vagues dans la capitale haïtienne. Le parlementaire dénonciateur, Jean Charles Moïse, devient de plus en plus convaincant, s’attirant ainsi des alliés parmi ses pairs. L’élu du Nord appelle toutes les forces vives du pays à « se mobiliser pour contraindre le président Martelly à fournir à la commission ses documents de voyage ».
De jour en jour, le dossier de la double nationalité du président Michel Martelly et des membres du gouvernement s’amplifie. Les dernières révélations du président de la commission sénatoriale relatives à la découverte de deux hauts dignitaires du gouvernement qui détiennent des passeports étrangers semblent donner raison, ne serait-ce qu’en partie, au sénateur accusateur Jean Charles Moise. Cependant, le troisième sénateur du Nord s’est montré très peu enthousiaste. Une seule et unique personnalité l’intéresse véritablement dans ce dossier : Le président Michel Martelly dont il a toujours le plus farouche opposant.
Le sénateur Jean Charles Moise tient mordicus, le président Martelly possède les nationalités américaine et italienne. « Il n’y a plus aucune porte de sortie honorable pour le chef de l’Etat », martèle le parlementaire indiquant que « plusieurs proches du président de la République l’auraient rejoint dans ce combat ».
Certaines personnes reprochent à Jean Charles Moïse son acharnement contre Michel Martelly alors qu’il n’avait rien fait malgré les informations persistantes relatives à des personnalités des gouvernements de Préval et d’Aristide qui détenaient des passeports étrangers. « Je n’avais aucun pouvoir de contrôle », répond le 2e sénateur du Nord (l’un des départements géographiques du pays).
Le parlementaire dénonce un député de la 49e législature dont il n’a pas voulu révéler l’identité qui cherchait à le rencontrer afin de le persuader d’étouffer l’affaire. « Pas question d’abandonner ce combat », rétorque le sénateur Moise.
Le sénateur dénonciateur s’en prend également à une partie de la communauté internationale qui serait favorable à un compromis dans le cas où il serait prouvé que Michel Martelly n’est pas haïtien. Il a salué au passage les déclarations de l’Ambassadeur de France en Haïti, « Didier Lebret qui, lui, ne verrait aucun inconvénient à ce que le chef de l’Etat quitte le pouvoir », selon ce que rapporte le parlementaire. « La loi doit respecter », exige-t-il.
Conscient qu’il ne peut, à lui seul, mener ce combat, l’élu du Nord appelle toutes les forces vives du pays à « se mobiliser pour contraindre le président Martelly à fournir à la commission ses documents de voyage ». Car, déclare-t-il, « il est inamissible pour un citoyen étranger de diriger le pays ».
Jean Charles Moise affirme qu’il n’a encore pris aucune décision d’accompagner la délégation de sénateurs qui doit se rendre sous peu aux Etats Unis (Amérique du Nord) question de rencontrer les sénateurs démocrates Richard Lugard et John Kerry. Ces deux parlementaires auraient promis d’aider la commission à vérifier la nationalité du président Martelly. Le sénateur Moise en a également profité pour dénoncer la décision unilatérale du sénateur Joseph Lambert de l’exclure de la commission sénatoriale spéciale sur la nationalité de Michel Martelly et des membres du gouvernement.