Haïti-Violences des gangs : 10 mille personnes déplacées en 9 jours, selon l’Oim

« Plus de 313,000 personnes sont déplacées à travers Haïti. Plus de 1,000 écoles en Haïti, notamment à Port-au-Prince et dans d’autres zones urbaines, ont été temporairement fermées depuis le milieu du mois dernier (janvier 2024) en raison des manifestations en cours »

 

P-au-P., 15 février 2024 [AlterPresse] — 9,901 personnes se sont déplacées, en raison des attaques, perpétrées, du lundi 5 au mardi 13 février 2024, par les gangs armés dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, particulièrement dans les communes de Carrefour (sud de la capitale, Port-au-Prince, Cité Soleil (nord) et Tabarre (nord-est), a dénombré l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), dans un rapport actualisé dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

7,261 personnes se sont déplacées avec les attaques dans des quartiers limitrophes des communes de Cité Soleil et Tabarre ainsi que 2,640 avec celles dans la commune de Carrefour, précise l’Oim.

« La plupart de ces personnes (90%) se sont réfugiées dans des zones situées dans le département de l’Ouest et les autres sont parties en provinces, notamment vers les Nippes (une partie du Sud-Ouest, 5%) et le Plateau central (3%) ».

La majorité (63%) se sont réfugiées dans des familles d’accueil et 37% dans 13 sites, dont 3 qui existaient déjà avant ces assauts armés, et 10 nouvellement créés, ajoute l’Oim, soulignant combien tous les 13 sites sont situés dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

« Au moins 806 personnes, non impliquées dans les violents échanges en cours, ont été tuées, blessées ou kidnappées en janvier 2024 », a fait savoir, le vendredi 9 février 2024, le Haut-commissaire des Nations unies aux droits humains, l’Autrichien Volker Türk.

« Quelque 300 membres de gangs ont également été tués ou blessés, portant le nombre total de personnes touchées à 1,108, soit plus de trois fois le nombre enregistré en janvier 2023 ».

Au moins deux enfants tués par balles – intensification accélérée de la violence armée depuis le début de l’année 2024, alerte l’Unicef

Au moins deux enfants ont été tués par balles et de nombreux autres auraient été blessés, lors de violences dans les zones contrôlées par des groupes armés, au centre-ville de la capitale, Port-au-Prince, au cours du week-end écoulé, déplore le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans un communiqué en date du mardi 13 février 2024.

Au moins 167 garçons et filles ont été tués ou blessés par balles en 2023, rappelle l’Unicef.

Le Belge Bruno Maes, représentant de l’Unicef en Haïti, alerte sur une intensification, à un rythme rapide, de la violence armée depuis le début de l’année 2024.

« Certains quartiers sont devenus un enfer pour les enfants. Des hôpitaux ont de nouveau dû évacuer leurs patients, y compris des nouveau-nés, par peur d’être attaqués par les groupes armés ».

170 mille enfants déplacés avec les violences armées – augmentation des violences sexuelles contre les enfants à Port-au-Prince et dans l’Artibonite

Le nombre d’enfants déplacés internes a atteint 170,000, avec la montée de la violence armée à travers Haïti.

L’Unicef signale également une multiplication des violences sexuelles contre les enfants, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et dans le département de l’Artibonite.

2,701 cas de violences sexuelles ont été signalés entre janvier et novembre de l’année 2023, dont 1,895 impliquaient des enfants, rapporte l’Unicef, citant les données recueillies auprès des actrices et acteurs de la protection de l’enfance et des Violences basées sur le genre (Vbg).

« Trois millions d’enfants à travers Haïti auront besoin d’une aide humanitaire, en raison de l’escalade de la violence, de la malnutrition, de la résurgence du choléra et de l’effondrement des services de base. Plus d’un tiers d’entre eux ont un besoin urgent de protection », selon l’Unicef.

Nouvelle alarme d’organisations internationales sur l’intensification accélérée des violences des gangs armés

Différentes organisations internationales s’inquiètent de l’intensification des violences des gangs armés dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, dans des déclarations dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Dans une récente déclaration, la coordonnatrice humanitaire en Haïti, la Suedoise Ulrika Richardson condamne l’intensification de la violence dans la capitale, Port-au-Prince, mais également dans tout le reste du pays.

Les civils – en particulier les enfants – subissent le poids des récentes violences, dénonce Ulrika Richardson.

Le lundi 12 février 2024, un établissement médical de Port-au-Prince a été pris dans de violents échanges de tirs, selon les partenaires humanitaires sur le terrain, rapporte-t-elle.

Cette situation a contraint l’établissement medical à évacuer les patientes et patients ainsi que le personnel, déplore Richardson, exhortant à protéger les civils et les infrastructures civiles, et à permettre aux organisations humanitaires un accès sûr et sans restriction aux personnes dans le besoin.

« Plus de 313,000 personnes sont déplacées à travers Haïti. Plus de 1,000 écoles en Haïti, notamment à Port-au-Prince et dans d’autres zones urbaines, ont été temporairement fermées depuis le milieu du mois dernier (janvier 2024) en raison des manifestations en cours ».

Les prix des produits de base, y compris des produits alimentaires, ont augmenté jusqu’à 25 pour cent, avec les violences armées de ces dernières semaines, relève la coordonnatrice résidente et humanitaire en Haïti, Ulrika Richardson

 

 

 

 

Source: APR

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