Le Kenya veut 241 millions de dollars US pour déployer ses troupes en Haïti

Une enveloppe d’environ 600 millions de dollars est nécessaire au déploiement de la force multinationale en Haïti. Le Kenya, qui doit prendre la tête de cette mission, affirme avoir besoin de 241 millions de dollars US pour déployer ses troupes dans le pays.

Selon le ministère kényan de l’intérieur, Kithure Kindiki, un premier groupe de 1000 policiers sera déployé en Haïti au début de l’année prochaine. Il affirme que le processus de sélection a déjà pris fin et que la formation préalable des agents qui seront envoyés en mission en Haïti est en cours.

Dans des documents soumis au parlement, le ministre Kindiki et l’inspecteur général de la police kenyane, Japheth Koome, il est clairement noté qu’une enveloppe de 156.98 millions de dollars sera consacré au soutien administrative, 127.6 millions au transport, 9,1 millions aux armes, aux munitions et aux équipements anti-émeutes.

L’équipement général nécessitera 3.28 millions de dollars, l’équipement technique 1.9 million et la formation 1.49 million.

Ces informations ont été révélées hier mercredi, lors d’une séance de la commission bicamérale du Sénat et de l’Assemblée nationale, durant laquelle les chefs de la sécurité ont sollicité l’approbation du déploiement des troupes en Haïti.

Le ministre de l’intérieur a souligné que “Le coût de la mise en œuvre de la mission sera supporté par les contributions volontaires des Etats membres et des agences de l’ONU à un fonds fiduciaire qui sera placé sous l’égide du secrétaire général des Nations Unies.

Le ministère de l’intérieur n’a pas budgétisé le transport d’équipements personnels vers Haïti car les Etats-Unis se sont engagés à les transporter par avion.

Aucun officier ne quittera le Kenya avant que le Conseil de sécurité des Nations Unies ne donne une réponse favorable aux exigences de Nairobi, notamment en ce qui concerne le budget.

“Nos troupes ne quitteront pas le pays à moins que nos ressources ne soient mises à profit. Nous déploierons les officiers une fois que tout l’équipement sera déployé en Haïti”, a-t-il dit, soulignant que l’argent déjà dépensé par le Kenya en formation lui sera remboursé.

Pour sa part, Japheth Koome, a souligné que le personnel qui sera déployé en Haïti comprendra l’équipe du quartier général et le commandement de l’unité de police constituée (FPU).

L’équipe du quartier général sera composée du commandant général de la mission, du chef des opérations, du chef d’état-major, du chef de la logistique et les 96 membres restants faisant partie de l’équipe du quartier général (statcom, renseignement, enquête et autres agences techniques).

Pour ce qui est de l’équipe du commandement de l’unité de police constituée, elle comprendra le commandant de la FPU et 5 surintendants principaux de la police (SSP), un commandement adjoint de la FPU et 5 surintendants de la police (SP). Il y aussi un officier du service de soutien, un officier du service de soutien, un officier du renseignement de la police, un policier, un policier des opérations, un officier de liaison et 5 agents de service, ce qui porte le total à 25 surintendants adjoints de police (ASP).

Il y aura également 5 commandants de peloton et 25 inspecteurs en chef de la police, des commandants adjoints de pelotons, des sergents de peloton, des commandants de section et un total de 655 agents.

Les officiers Kenyans seront chargés de fournir d’appuyer les agents de la Police Nationale d’Haïti dans la planification des opérations conjointes, de renforcer ses capacités notamment.

M. Koome a souligné que “Le Kenya a des obligations internationales et c’est pourquoi nous exhortons cette Assemblée à approuver notre demande de déploiement de personnel en Haïti, car nous ne pouvons pas nous permettre que ce qui se passe là-bas continue”.

Plusieurs membres de l’Assemblée ont exprimé leur scepticisme quant à la capacité du Kenya à mener à bien cette mission.

“Je suis sceptique quant à la décision des IG de déployer des forces kenyanes en Haïti parce que le Kenya n’a peut-être pas la capacité technique et c’est plus inquiétant parce que les pays dotés d’officiers mieux formés ont retiré leurs forces”, a souligné la sénatrice Karen Nyamu.

Pour sa part, le député Rozah Buyo a estimé que le déploiement de la police kényane en Haïti est un luxe que le Kenya ne peut pas se permettre.

La sénatrice Isiolo Fatuma Dulo s’interroge sur les avantages que le Kenya cherche à tirer avec le déploiement de ses troupes en Haïti ou si les dirigeants Kenyans ont négocié des indemnisations pour les familles dont les officiers pourraient perdre la vie en Haïti.

Le ministre de l’intérieur lui a répondu que le Kenya utiliserait ce déploiement pour le renforcement de ses engagements bilatéraux avec d’autres nations qui participeront à la mission.

Source: HPN

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