Indice de perception de corruption : Haïti reste et demeure un mauvais élève

Cette semaine Transparency International a publié son rapport sur l’indice de perception de corruption pour 2016. En effet, selon ce rapport, l’année 2016 a montré que, dans le monde entier, la corruption systémique et l’inégalité sociale se renforcent mutuellement, conduisant à une désillusion populaire vis-à-vis du monde politique et fournissant un terreau fertile à la montée des politiciens populistes. 69% des 176 pays figurant dans l’Indice de perception de la corruption 2016 enregistrent une note inférieure à 50, sur une échelle allant de 0 (où le pays est perçu comme très corrompu) à 100 (où le pays est perçu comme très peu corrompu).

La corruption et l’inégalité se nourrissent l’une de l’autre, créant un cercle vicieux entre la corruption, la distribution inégale du pouvoir dans la société et la répartition inégale de la richesse. Les citoyens en ont assez des promesses vaines proférées par trop de politiciens qui jurent de s’attaquer à la corruption, et beaucoup se tournent vers des politiciens populistes qui promettent de changer le système et de briser le cycle de la corruption et des privilèges. Pourtant, cela ne fera probablement qu’exacerber le problème. Au lieu de s’attaquer au capitalisme de connivence, ces leaders installent généralement des formes de systèmes corrompus qui sont encore pires », a déclaré José Ugaz.

L’Indice de perception de la corruption 2016 porte sur les perceptions de corruption dans le secteur public dans 176 pays. Le Danemark et la Nouvelle-Zélande obtiennent les meilleurs résultats avec une note de 90 sur 100, suivis de près par la Finlande (89) et la Suède (88). Les pays en haut du classement partagent les caractéristiques suivantes : un gouvernement transparent, la liberté de la presse, la garantie des libertés civiles et des systèmes judiciaires indépendants. Pour la dixième année consécutive, la Somalie est le pays le moins performant de l’indice, où elle enregistre cette année une note de 10 sur 100. Le Soudan du Sud est en avant-dernière position avec une note de 11, précédé de la Corée du Nord (12) et de la Syrie (13).

Les pays en bas du classement se caractérisent par une impunité généralisée dans les affaires de corruption, une mauvaise gouvernance et des institutions faibles.

Au niveau de la région de l’Amérique Latine et Caraïbes, le Venezuela, avec un score de 17 sur 100, est en queue de peloton. Ce pays est immédiatement précédé par Haïti au bas de ce classement qui occupe la 159e place  sur 176 pays pour un score de 20 sur 100. Piètre performance quand même, mais il faut reconnaitre que ce classement est le meilleur pour Haïti pour ses 5 dernières années.

Pour combattre la corruption en Haïti, ce fléau qui nous appauvrit, il ne suffit pas d’apporter des corrections techniques aux lois luttant spécifiquement contre la corruption ou d’organiser des colloques sur le sujet, ou de faire des rapports sans suite sans suivi, il faut de profondes réformes systémiques qui compensent le déséquilibre croissant du pouvoir et des richesses en habilitant les citoyens à mettre fin à l’impunité généralisée de la corruption, à demander des comptes aux puissants et à avoir véritablement leur mot à dire dans les décisions qui affectent leur vie quotidienne.

Etzer S. EMILE

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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