Haïti-Politique : Des organisations appellent les protagonistes à s’engager pour mettre fin à la crise

P-au-P, 25 avril 2016 [AlterPresse] — Plusieurs organisations de droits humains invitent tous les secteurs à s’engager en vue de mettre fin à la crise politique qui secoue le pays.

Lors d’une conférence de presse donnée ce lundi 25 avril et à laquelle a assisté AlterPresse, le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Conseil national des acteurs non étatiques (Conhane), la Commission épiscopale justice et paix (Ce/Jilap) et la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh) ont fixé leur position sur la conjoncture politique.

Ces organisations disent encourager les autorités politiques, législatives, judiciaires, les membres du Conseil électoral provisoire (Cep) et les partis politiques à travailler sans relâche et sans pression pour que le pays retourne à l’ordre démocratique et constitutionnel.

La crise socio-politique ne saurait se résoudre sans la mise sur pied d’une commission de vérification électorale indépendante pour faire la lumière sur ce qui s’est passé lors des élections des 9 août et 25 octobre 2015, prévient-elle.

Cette commission doit travailler dans la transparence et l’impartialité, souhaite la responsable de programme au Rnddh, Marie Yolène Gilles.

Elle regrette que des partis politiques aient décidé de s’écarter du processus de formation de la commission de vérification électorale.

Ils suggèrent à ces partis de collaborer avec la commission afin de faire un travail technique pour que le pays puisse sortir gagnant.

« Les élections en Haïti sont l’affaire du peuple haïtien et aucun Haïtien ne peut accepter qu’un étranger nous dicte ce que nous devons faire et comment nous devons organiser nos élections », réagit Gilles.

« Ce n’est pas parce que des pays financent l’organisation des élections qu’ils ont le droit de s’ingérer dans les affaires du pays », poursuit-elle.

Elle condamne l’attitude des puissances étrangères qui s’opposent à la formation de la commission de vérification électorale et veulent un deuxième tour sans vérification préalable.

Elle estime que la communauté internationale veut conduire le pays vers des élections contestées et le plonger ainsi dans le chaos.

Le secrétaire d’État américain, John Kerry a affirmé que la patience de la communauté internationale à des limites, face aux retards du processus électoral.

Kenneth Merten (ancien ambassadeur en Haïti, d’août 2009 à juillet 2012) s’est affiché, dans les médias, contre l’exigence légitime du peuple haïtien de créer une commission d’évaluation et de vérification du processus électoral de 2015.

Le dirigeant du Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod), Serge Jean-Louis, s’est dit favorable à la mise en place de la commission d’évaluation électorale, tout en rejetant le maintien du président Jocelerme Privert au pouvoir après le 14 mai 2016.

Le dimanche 24 avril 2016 (date qui avait été annoncée pour les prochaines élections), des milliers de manifestantes et manifestants du Parti haïtien tèt kale (Phtk) ont défilé dans les rues de Port-au-Prince pour réclamer l’organisation du second tour de la présidentielle, prévu dans un accord de sortie de crise, en date du 6 février 2016.

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