l’Unicef appelle à libérer les enfants déténus dans les prisons face à la menace du Covid-19
Dans une déclaration de la Directrice générale de l’UNICEF parvenue à la rédaction de haïti Press Network, Madame Henrietta Fore appelle à libérer les enfants détenus dans les prisons face à la menace du Covid 19 mais encore un moratoire immédiat sur les nouvelles admissions d’enfants dans des centres de détention. En Haiti, plus 11.000 personnes sont détenues dans les 20 prisons répertoriées : 8 300 hommes, 2800 femmes, 220 mineurs. Parmi les mineurs, 85% des garçons et 92% des filles sont en détention préventive. Conformément aux engagements nationaux et au plaidoyer mondial pour la libération des détenus éligibles afin de désengorger les prisons et d’atténuer la transmission du COVID-19, 5 enfants ont été remis en liberté, mais le plaidoyer pour libérer d’autres enfants continue. Le numéro 188 géré par la Brigade de protection des mineurs de la Police nationale haïtienne continue de fonctionner, afin que les enfants et leurs familles puissent bénéficier d’une aide à distance, pendant cette période de distanciation sociale.
Lire la déclaration intégralement.
Déclaration de Henrietta Fore, Directrice générale de l’UNICEF
« Des centaines de milliers d’enfants actuellement détenus dans des pays du monde entier font face à un risque important de contracter la COVID-19. Beaucoup sont détenus dans des espaces exigus et surpeuplés et n’ont pas accès à des services appropriés de nutrition, de santé et d’hygiène. De telles conditions de détention sont extrêmement favorables à la propagation de maladies comme la COVID-19. Une épidémie est donc susceptible de se déclarer à tout moment dans ces structures.
Les enfants détenus sont en outre plus vulnérables à la négligence, aux maltraitances et à la violence liée au genre, en particulier si la pandémie ou les mesures prises pour l’endiguer provoquent un manque de personnel ou de protection.
Des enfants sont aux prises avec le système de justice pour mineurs dans des pays du monde entier, que ce soit parce qu’ils sont placés en détention provisoire, retenus dans des centres de détention en raison de leur statut de migrant ou d’autres raisons administratives ou détenus pour des motifs liés à un conflit armé, à la sécurité nationale ou à des actes de militantisme, ou simplement parce qu’ils vivent avec leurs parents en détention. Tous ces enfants, ainsi que l’ensemble des détenus risquant de contracter le virus en raison de problèmes de santé physique ou mentale sous-jacents doivent être libérés.
Nous exhortons les gouvernements et autres autorités pénitentiaires à libérer immédiatement tous les enfants pouvant être réunis avec leur famille en toute sécurité ou bénéficier d’autres mesures adaptées, notamment une prise en charge par la famille élargie ou toute autre prise en charge axée sur la famille ou la communauté.
L’UNICEF demande également un moratoire immédiat sur les nouvelles admissions d’enfants dans les structures de détention.
L’UNICEF et l’Alliance pour la protection de l’enfance dans l’action humanitaire, en coopération avec des organisations de protection des droits de l’enfant de premier plan, des universitaires et des organismes de l’ONU, ont publié des orientations concernant les principales mesures que peuvent prendre les autorités afin de protéger les enfants privés de liberté durant la pandémie. L’UNICEF se tient prêt à aider les autorités à préparer la libération de ces enfants, notamment en identifiant les mesures à prendre pour que cela soit fait en toute sécurité.
Les droits des enfants à la protection, à la sécurité et au bien-être doivent être protégés en toutes circonstances, y compris – et surtout – durant les crises telles que celle que nous traversons aujourd’hui. Or, la meilleure manière de protéger les droits des enfants détenus durant une dangereuse pandémie est d’assurer leur libération en toute sécurité. »
Fin.-
Source: HPN