Haïti/Liberté de la Presse : Où en sommes-nous ?
Ce jeudi 3 mai 2012 a été célébrée la journée mondiale de la liberté de la presse, autour du thème : « De nouvelles voix : la liberté des médias aide à transformer les sociétés ».
Au cours d’une rencontre avec les directeurs et propriétaires de Médias, au Palais national, le président Michel Martelly a invité ces derniers à s’engager au côté du gouvernement en vue de renforcer le quatrième pouvoir.
Le chef de l’Etat a indiqué avoir besoin de la Presse et ses critiques pour avancer. Mais, des critiques objectives, a-t-il nuancé, promettant par ailleurs de faciliter l’accès à l’information.
« Sans cette liberté de la presse je ne serais pas arrivé à la présidence du pays. Je promets donc de la respecter », a dit le président Martelly. Il prône la création d’écoles de journalisme plus « performantes ou professionnelles » et l’élaboration d’un code d’étique du journaliste.
Lors des échanges avec le chef de l’Etat, le directeur de radio Mélodie FM, 103.3 a insisté sur les acquis en matière de la liberté de la presse au cours des 26 dernières années.
Marcus Garcia a salué les conseils du président de la République concernant une meilleure organisation de la corporation, la création de bonnes écoles de journalisme.
Sur la proposition du président au sujet d’un code d’éthique du journaliste, le directeur de Mélodie FM a souligné qu’il y en existe deux déjà signés avec l’Unesco et l’OIF, mais il a reconnu qu’il faut un code d’éthique qui soit signé en Haïti par les acteurs de la presse et l’Etat.
Pour sa part, le Directeur général de radio Ibo, 98.5 a exprimé ses inquiétudes par rapport à l’attitude de certains proches du chef de l’Etat et de Michel Martelly lui-même vis-à-vis des médias et des journalistes.
« Souvent, ils font preuve d’intolérance, n’acceptant pas de critique en dépit du fait que les choses vont mal », déplore Hérold Jean François.
Toutefois, selon l’ancien président de l’ANMH, « les médias doivent continuer d’assumer leurs responsabilités convenablement pour le bien de la démocratie ».
« La Journée du 3 mai est l’occasion de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté de la presse, de défendre les médias des attaques contre leur indépendance et de se souvenir des journalistes tués dans l’exercice de leur profession », énumère Clarens Renois de Haïti Press Network
Pour lui, « certains progrès sont réalisés en Haïti en ce qui a trait à la liberté de la presse ». Cependant, estime-t-il, « les journalistes doivent lutter pour avoir accès aux informations au niveau du secteur public ».
« C’est d’ailleurs l’un des obstacles majeurs à la liberté de la presse en Haïti, juge Clarens Renois ».