Marche étudiante à Port-au-Prince, pour réclamer justice et réparation pour l’étudiante Osny Zidor
Plusieurs étudiantes et étudiants de la Faculté de médecine et de pharmacie (Fmp) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) ont marché, ce mercredi 27 avril 2022, à Port-au-Prince, pour exiger justice et réparation pour leur camarade Osny Zidor (née le 14 janvier 1995 et décédée le 23 avril 2022), a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Jeune étudiante en 5e année de la Fmp et finissante de l’École normale supérieure (Ens) de l’Ueh, Osny Zidor a été tuée par balle, le samedi 23 avril 2022, à l’âge de 27 ans, à l’avenue Lamartinière, plus connue sous le nom de « Bois Verna » (centre-ville de Port-au-Prince).
Ayant démarré devant les locaux de la Fmp, la marche a parcouru l’avenue Magloire Ambroise, les rues Chavannes et Capois, l’avenue Jean Paul II (plus connue sous le nom de Turgeau), pour terminer sur le lieu du crime, à l’avenue Lamartinière.
Munis de pancartes et de bouquets de fleurs, les étudiantes et étudiants de la Fmp, dont la plupart portant leurs blouses, ont fait tout le parcours en scandant des propos hostiles au pouvoir en place, qu’ils ont qualifié de régime de bandits installé, depuis 10 ans en Haïti, avec la complicité de la communauté internationale, dont les États-Unis d’Amérique.
Ils ont aussi exigé la démission d’Ariel Henry pour débarrasser le pays de la terreur et de la criminalité.
« Justice », était le message principal inscrit sur une pancarte, avec la photo du corps sans vie d’Osny Zidor, gisant sur le sol dans une mare de sang. L’étudiante défunte portait des jeans et un T-shirt jaune.
La victime a été atteinte d’un projectile au cou, tiré par un individu non identifié, circulant à bord d’une motocyclette, alors qu’elle se trouvait dans un minibus assurant le trajet Pétionville/centre-ville de Port-au-Prince. après
« Justice pour toutes les victimes du régime sanguinaire du Parti haïtien tèt kale (Phtk). Donnons-nous un livre et non des armes, nous en avons ras-le-bol. Donnez une chance à Haïti. Cessez de tuer l’espoir du pays. Nous voulons vivre. A bas toutes les formes de violences. A bas les assassins. Cessons de distribuer des armes », pouvait-on lire sur diverses pancartes, brandies par les protestataires.
« Ces rigoles de sang, alimentées par les autorités de l’État, les usurpateurs au pouvoir et le Core group, en vue de mettre des bandits à la tête du pays, doivent cesser. Pour cela, toutes les étudiantes, tous les étudiants, ouvrières, ouvriers, paysannes, paysans, syndicalistes, entre autres, doivent s’unir pour dire non », déclare un protestataire, lors du mouvement enclenché dans les rues de Port-au-Prince.
Les protestataires appellent toutes les universités, écoles ainsi que toutes les catégories confondues à servir de la mort d’Osny Zidor comme point de repère, pour empêcher la reproduction de ces actes criminels dans le pays.
Selon des experts en armement, la majeure partie des armes à feu, distribuées en Haïti aux gangs armés, sont fabriquées aux États-Unis d’Amérique, font-ils remarquer, tout en critiquant l’administration américaine, qui ne fait rien pour bloquer l’importation des armes en Haïti.
Les autorités américaines sont de mèche avec les bandits au pouvoir pour terroriser la population, dénoncent-ils.
Ils pointent du doigt le premier ministre de facto, Ariel Henry, et les autres ministres précédents, qui ont collaboré avec des assassins, et non avec des secteurs organisés, pour mettre un terme à l’insécurité.
Le gouvernement de facto actuel est là pour perpétuer les actes de banditisme dans le pays, fustigent-ils.
Dans un rapport d’observation, l’organisme Gardiens des droits humains (Gdh) a recensé la mort de 295 personnes dans des actes de violences, de janvier à mars 2022, en Haïti.
De ce nombre, on compte 250 personnes mortes, dans les violences enregistrées dans le département de l’Ouest.
300 cas de kidnapping ont été également dénombrés durant la même période.
Source: APR