Incitation à la violence, le CONATEL rappel à l’ordre les stations de radio

L’Organe Exécutif du Conseil National des Télécommunications (CONATEL), autorité de régulation en matière de télécommunications, constate que des stations « […] utilisent la communication radiophonique pour inciter à la violence, à la haine et au rejet du vivre-ensemble. »

Aussi le CONATEL enjoint-il à tous les opérateurs de services de radiodiffusion à :

« 1- Poursuivre la démarche de création d’un État démocratique et de droit dans le respect des lois ;
2- Cesser toute incitation à la violence et à la haine, crime sanctionné par le Code Pénal, démarche incompatible avec les valeurs et les principes fondamentaux de notre Nation ;
3- Ne pas diffuser en direct des scènes d’une extrême violence aux heures de grande écoute afin de protéger les mineurs.

Faute de quoi, le CONATEL se verra contraint d’appliquer les provisions de l’article 139 alinéa c du décret du 12 octobre 1977 « […] quand l’infraction est commise par l’intermédiaire d’un service de radiodiffusion, la sanction frappe le concessionnaire, le personnel en cause ou ceux qui assurent l’exploitation à titre régulier ou occasionnel, selon le cas ; la sanction peut être progressive et aller jusqu’à l’annulation de la concession pour le titulaire, à la suspension pour deux ans, en ce qui concerne le personnel, et à une amende infligée aux participants conformément à la loi et aux règlements. »

Par ailleurs, Amos Zéphirin, Directeur Général du Ministère de l’intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT), suite au comportement irresponsable de Radio Zénith 102.5 F.M. qui appel au soulèvement armé et collabore ouvertement et sans équivoque avec l’opposition contre les forces policères https://www.haitilibre.com/article-29205-haiti-flash-le-gouvernement-condamne-et-accuse-radio-zenith-d-incitation-a-la-lutte-armee.html a adressé une lettre ouverte à l’Association Nationale des Medias Haïtiens (ANMH) et à l’Association des Médias Indépendants d’Haïti (AMIH) afin que ces dernières se penchent sur les dérives de certains médias qui dépasse le cadre de la liberté de presse…

Extraits de la lettre ouverte du Ministère :
« Messieurs les Présidents,

Nous saluons le travail de l’Association Nationale des Medias Haïtiens (ANMH) et de l’Association des Médias Indépendants d’Haïti (AMIH) qui n’ont de cesse de se battre pour défendre les acquis démocratiques […] le libre exercice des libertés publiques, est l’un des plus grands acquis du processus démocratique en Haïti. Néanmoins, si les médias ont le droit et le devoir, entre autres, de questionner les faiblesses de nos institutions, de dénoncer les pratiques de corruption d’où qu’elles viennent et de traiter de grands dossiers pour préserver les valeurs de la société, ne devraient-ils pas également se pencher sur des dérives au sein de la Corporation ?

[…] À ce titre, le Ministère de l’Intérieur souhaite attirer l’attention des Associations de Presse et des propriétaires de Médias, sur le cas de radio Zénith FM, émettant sur la fréquence 102.5 FM, qui instrumentalise en boucle des émissions pour orienter l’opinion, sans équivoque, vers un soulèvement armé contre l’autorité constitutionnelle établie. Ce médium, dans une attitude contraire à l’éthique et aux fondements déontologiques de la presse, s’implique directement et toujours sans équivoque dans des pratiques d’intimidation, d’incitation à la violence et la perpétration d’actes réputés criminels, faisant basculer ainsi la population dans un climat de tension, de peur et de troubles généralisés, en lieu et place d’informer son auditoire.

[…] Nous ne devons pas laisser un groupe anéantir les efforts pour la stabilité en confondant malheureusement l’idée de porter une lutte politique clairement intéressée et partisane, à celui de donner objectivement la parole aux représentants de tous secteurs, institutions et organisations, sans discrimination et de faire écho des revendications et prises de position de la population. Ce qui, au demeurant, serait légitime, professionnel et démocratique.

Ainsi, nous vous invitons à un sursaut et pourquoi pas à exiger la correction de ces dérives au nom de la pratique et du respect orthodoxe des métiers de la communication et en particulier du journalisme au niveau des médias de masse. Humblement et toujours sans la prétention de nous ingérer dans l’évolution interne des organes de la Presse haïtienne, nous nous permettons aussi de souligner à votre attention l’enjeu important des faits soulevés ici, car si la presse est à juste titre souvent prônée comme un atout fondamental pour la démocratie, un mauvais usage des médias peut en faire également une menace […] »

 

Source: Haiti  libre

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