Rareté de carburant : Jean Michel Lapin promet une réponse positive rapidement

Le Premier ministre Jean Michel Lapin a promis qu’une réponse positive, à partir d’une démarche administrative, sera apportée dans les prochaines heures. Ce, pour mettre un terme à la rareté des produits pétroliers observée sur le marché depuis plusieurs semaines. « Bientôt nous annoncerons à la population quelle commande a été placée et dans quelle date la prochaine cargaison arrivera », a-t-il expliqué. Alors qu’il intervenait dans la matinale de Magik 9, le PM a rejeté d’un revers de main l’hypothèse selon laquelle les autorités jouent sur l’usure afin de pouvoir augmenter le prix des produits pétroliers. « Ce n’est pas vrai. La semaine dernière, une compagnie avait placé une commande et a partagé sa cargaison avec les autres compagnies. Il y a beaucoup de nouvelles compagnies sur le marché. Cela pourrait être la cause de la rareté. Il faut placer des commandes comme cela se faisait auparavant parmi les 6 compagnies de ce secteur. Nous sommes en train de travailler à ce niveau », a-t-il fait savoir.

S’agissant de la dette de l’État envers les compagnies pétrolières, Jean Michel Lapin explique que cela concerne les allocations évoquées plus haut pour permettre que le prix ne change pas à la pompe. « Les compagnies avaient fait état d’une dette de plus de 8 milliards de gourdes. Aux dernières nouvelles, la dette avait diminué à plus de 6 milliards de gourdes. Nous avons fait un paiement de 2 milliards de gourdes, il nous reste une dette de plus de 4 milliards. Nous sommes en train de travailler afin de  verser une autre tranche. Ce qui leur permettra de placer une commande dans le plus bref délai », promet le PM.

Avant de faire cette annonce, Jean Michel Lapin est intervenu sur la nébuleuse de la subvention des produits pétroliers. Il a expliqué que cette subvention se fait à deux niveaux. Le non-prélèvement des taxes et une allocation pour stabiliser le prix à la pompe. « L’État n’a pas besoin d’augmenter les prix des produits pétroliers  pour augmenter son assiette fiscale. Depuis tantôt un an, le carburant devient une activité économique aux mains du secteur privé. Comme tous les autres produits d’importation, l’État doit taxer ce produit. Sur chaque cargaison, cela rapporterait à l’État 8 milliards de gourdes. Cependant, l’État ne perçoit pas de taxes sur les produits pétroliers. En plus, il alloue une subvention pour ainsi permettre aux consommateurs, y compris les entreprises, de payer le produit à un meilleur prix comparativement aux autres pays de la région. Pour permettre de payer le diesel 179 gourdes à la pompe, l’Etat ajoute 85 gourdes en plus des taxes qu’il ne perçoit pas. Sur chaque cargaison des 3 produits (diesel, gazoline et kérosène), l’État alloue 2 milliards et quelques millions de gourdes comme subvention pour permettre que le prix ne change pas à la pompe. Cela dit, sur chaque cargaison, l’État perd plus de 10 milliards de gourdes », a-t-il détaillé. Le Premier ministre admet toutefois que les prévisions de recettes évoquées figurent dans le budget 2018-2019 qui n’a pas été voté par le Parlement.

Dans la foulée, Jean Michel Lapin a souligné que l’État ne pourra pas tenir la subvention sur les deux niveaux. « De toute façon, il faut qu’une décision soit prise. Et nous travaillons là-dessus. Ce, afin de trouver la meilleure formule, dans un consensus, pour trouver une solution. Il faut trouver un moyen pour permettre à l’État de ne plus donner de l’argent, en plus des taxes qui ne sont pas prélevées. C’est un débat de société. Il est de notre responsabilité de trouver la solution. On ne peut le faire qu’ensemble », explique-t-il. Est-ce qu’on s’achemine vers un ajustement des prix à la pompe ? Jean Michel Lapin, sans écarter cette possibilité, indique que cela demande un consensus. « Nous allons entamer des discussions avec tous ceux qui sont concernés par la question. Les discussions seront rendues publiques », assure-t-il.

Dans la même veine, le Premier ministre Lapin admet que les citoyens doivent avoir accès aux services sociaux quand ils sont appelés à consentir des décisions prises par l’État. « L’État a la responsabilité d’accompagner tous les citoyens, notamment les couches les plus défavorisées. Il doit garantir l’accès à la santé, au logement, à l’éducation, etc. Il doit prendre des décisions afin de se transformer en un État service. Il y a des réflexions au plus haut niveau pour permettre aux citoyens d’avoir accès à ces services. Il faut une nouvelle dynamique au niveau de l’État. Il faut une nouvelle dynamique dans les dépenses de l’État. Il faut des réformes administratives et institutionnelles. C’est incontournable si on veut freiner les disparités entre les avantages de ceux qui dirigent et le reste de la population. Il faut que les autorités se rappellent qu’elles dirigent un pays pauvre. Cela requiert un comportement », estime-t-il.

 

Source:Le Nouveliste

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