Gérard Daniel, le préfet de Brooklyn, nous quitte

Source Sindy Ducrépin | Le Nouvelliste / Photo @ https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe

L’illustre saxophoniste haïtien Gérard Daniel a.k.a « Le préfet de Brooklyn » a été retrouvé mort dans la matinée du 8 janvier 2018, dans le Queens. Musicien hors pair, Gérard Daniel a fait ses débuts dans la musique comme clarinettiste sur les bancs du Lycée Toussaint Louverture. Inspiré par le talentueux saxophoniste Jean Robert Damas, il abandonne la clarinette, pour adopter définitivement le sax. Ainsi, très jeune, sa passion pour la musique le conduit vers les Shelberts et les Pachas du Canapé vert. Après la dissolution de ce groupe, le Port-au-princien intègre, à 16 ans, la 3e génération de Shleu Shleu, laquelle génération formera plus tard le groupe Djet-X, à qui Gérard Daniel doit toute sa renommée à New York et dans les Antilles. Il a eu le bonheur de produire avec Mario Mayala, GM Connexion, un super duo qui réalisera le disque You and I. Un opus indépassable de la musique haïtienne.

« Gérard Daniel était un saxophoniste très doué, qui produisait un son capable de rivaliser avec les plus talentueux de son époque, dont Tony Moïse, Carmin Bichotte, Jean Robert Damas », explique Jean Jean Pierre, chef d’orchestre de l’OTRAH (Orchestre traditionnel d’Haïti), contemporain du défunt. « Il a fait ses débuts vers la fin des années 60 avec Pachas du Canapé Vert, à une époque où les écoles publiques enseignaient la musique et servaient de pépinière aux orchestres du pays. Il sera difficile de le remplacer », selon l’ancien musicien de Bossa Combo.

Questionné sur le départ de Gérard Daniel, le producteur Fred Paul abonde dans le même sens que Jean Jean Pierre. « C’était un musicien exceptionnel, très aimé des Haïtiens, très vénéré par les Martiniquais et les Guadeloupéens. Malheureusement, dans un pays comme le nôtre, il n’existe pas d’autres musiciens qui pourront remplacer Gérard Daniel qui, par le biais de son sax, avait la capacité de vous faire vibrer. C’est une triste et mauvaise journée », affirme-t-il.

« Quand on parle de saxophone, de sons, de saxophoniste alto, on ne peut ne pas parler de Wébert Sicot et de Gérard Daniel. Ces deux constituent les deux extrêmes par lesquels passent tous les autres saxophonistes. Certes, pas en matière de connaissances, mais plutôt en termes de sons. Gérard Daniel produisait un son unique, original qui faisait son succès dans tous les pays étrangers, surtout dans les communautés francophones. C’est l’une des plus grosses pertes qu’on pourrait enregistrer dans le domaine de la musique, puisque de sa génération, il n’en existe pas d’autres », précise Mario De Volcy joint au téléphone par Ticket, depuis New York.

Dr Roland Léonard, critique musical au Nouvelliste, estime quant à lui que Gérard Daniel a redoré le blason du compas direct, en y introduisant d’autres sons, d’autres instruments. « Il appartient à cette catégorie de musiciens qui, autour des années 80, ont voulu redonner un look un peu plus sérieux, un peu plus consistant à la musique haïtienne, tant au niveau de l’orchestration que des arrangements. Ils se sont retournés vers une instrumentation beaucoup plus renforcée, avec les instruments à vent, les claviers, les cordes. Une tentative de redonner de la consistance à l’écoute de la musique haïtienne. De fait, on pouvait à la fois danser ces orchestres et savourer de la bonne musique, moyennant de bonnes orchestrations.»

Sur les réseaux sociaux, nouvelle plateforme de l’actualité, amateurs de compas direct, contemporains du défunt ne cachent pas leur appréciation pour cet homme dont la musique a marqué la fin des années 60 et le début des années 80. « Je viens d’apprendre la triste nouvelle de la mort de Gérard Daniel, talentueux saxophoniste qui a commencé sa carrière au …………………..……lire la suite sur lenouvelliste.com

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