Droits humains : Gustavo Gallon réaffirme la nécessité d’une Commission de vérité, justice et réparation pour les crimes commis en Haïti

P-au-P, 29 sept. 2017 [AlterPresse] Texte : Emmanuel Marino Breno / Photos, vidéo : Gotson Pierre— Il y a une nécessité absolue de mettre sur pied une commission de vérité, justice et réparation en vue d’adresser les crimes du passé et les nombreuses violations des droits humains en Haïti.

Cette commission constituerait un mécanisme adéquat pour lutter contre l’impunité dans le pays, souligne l’ancien expert indépendant de l’Organisation des Nations Unies (Onu) sur la situation des droits humains en Haïti, le Colombien Gustavo Gallón, invité à l’émission TiChèzBa.

Cette émission, animée par Gotson Pierre, est prévue pour être diffusée les samedi 30 septembre et dimanche 1er octobre 2017 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).

L’impunité liée aux nombreux crimes commis dans le passé ainsi que l’insuffisance des ressources de l’État pour adresser ces cas de violations de droits humains montrent la nécessité de créer un mécanisme de justice transitionnelle, argue Gallón.

Les violations commises pendant les périodes allant de 1986 à 1991 et de 2004 à 2006 doivent être traitées par la justice, réclame-il, tout en encourageant davantage d’efforts des autorités pour surmonter les énormes obstacles de l’impunité dans le pays.

L’important procès toujours en cours contre les consorts du défunt dictateur Jean-Claude Duvalier, ne fait pas de progrès à cause d’un manque de ressources matérielles et humaines pour le faire avancer, déplore Gallón.

La cour d’appel avait reconnu la nécessité de juger Jean-Claude Duvalier pour crimes contre l’humanité, dans un verdict rendu le jeudi 20 février 2014.

L’expert colombien estime qu’il est important d’appuyer le traitement de ces cas de violations pour rendre justice aux victimes du régime duvaliériste (1957-1986).

Haïti a subi 29 ans de dictature des Duvalier alors que cette période n’a pas réellement fait l’objet de décisions judiciaires, fustige le défenseur de droits humains.

Il fait remarquer combien l’absence de justice concernant cette période a entraîné d’autres violations durant les années suivantes.

Il a tenu aussi à exprimer sa préoccupation concernant d’autres cas de violations de droits humains dont les traitements de certains d’entre eux sont, en général, très compliqués.

L’impunité a engendré une situation de méfiance généralisée de la population face aux institutions étatiques, constate-t-il.

Manque de volonté politique pour faire avancer la justice

Participant à la même émission, Clémence Bectart, avocate au barreau de Paris et coordonnatrice du groupe d’action judiciaire à la Fédération internationale des ligues de droits humains (Fidh) souligne un manque de volonté politique pour faire avancer la justice et permettre à d’autres victimes de s’ouvrir et porter leurs plaintes devant la justice.

Elle interpelle les autorités politiques et judiciaires haïtiennes sur la nécessité de s’emparer des dossiers des crimes du passé et de prendre des engagements en faveur de la lutte contre l’impunité.

Il ne faut jamais désespérer de s’attaquer à ces crimes du passé et de tenter, à travers la justice, la sensibilisation et le plaidoyer, de rappeler l’importance de cette lutte contre l’impunité, insiste-t-elle.

« Regarder son passé, c’est aussi mieux préparer l’avenir et c’est fondamental, non seulement pour les victimes, mais pour la société toute entière », affirme l’avocate.

Plusieurs experts haïtiens et étrangers se sont penchés sur……………………………..….lire la suite sur alterpresse.org

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