450 milliards de dollars prévus en transferts des travailleurs migrants dans le monde pour 2017

Écrit par Riphard Serent, MPA / Economiste / riphardserent@gmail.com | Radio Vision 2000

 

Le Fonds International des Nations Unies pour l’Agriculture et le Développement (IFDA) a rendu public hier Jeudi un dernier rapport sur la situation des transferts expédiés par les diasporas du monde vers leur pays d’origine. Selon ce rapport, pour l’année 2017 ces transferts sans contrepartie des travailleurs migrants devraient augmenter de 5 milliards de dollars pour passer de 445 milliards en 2016 à 450 milliards cette année, ce qui représente une progression de 51% sur ces 10 dernières années.

Le rapport du IFDA révèle également que 200 millions des travailleurs migrants supportent actuellement 800 millions de membres de familles dans leur pays d’origine. D’un autre côté,  »les petits montants de $200 à $300 que chaque migrant envoie vers son pays d’origine représente environ 60% des revenus de la famille bénéficiaire », a indiqué le président de cette agence des Nations Unies, Gilbert Houngbo, dans une déclaration.

Quid maintenant des plus grands récepteurs de ces transferts des diasporas du monde en 2016 ? Il faut dire que le top des 5 plus grands bénéficiaires est occupé par l’Inde qui a reçu  63 milliards de dollars en 2016, suivi de la Chine 61 milliards, des Philippines 29.9 milliards de dollars, du Mexique 28.5 milliards et du Pakistan 19.8 milliards de dollars.

Si ces 5 pays, à savoir, l’Inde, la Chine, les Philippines, le Mexique et le Pakistan, captent à eux seuls environ 45% du montant total des transferts des travailleurs migrants dans le monde, ils ne sont pas les pays les plus dépendants de ces transferts en 2016 en pourcentage de leur PIB. En effet, selon le rapport du Fonds International des Nations Unies pour l’Agriculture et le Développement (IFDA), les 5 pays les plus dépendants de ces transferts des travailleurs migrants sont le Népal, avec ces transferts représentant 32% de son PIB, suivi du Liberia (31% du PIB), le Tajikistan (29%), le Kyrgyzstan (26%) et Haïti (25%).

Donc, selon l’agence des Nations Unies, Haïti est le 5ème pays du monde le plus dépendant des transferts de la diaspora. Les chiffres fournis par la BRH dans la balance des paiements du pays montrent effectivement qu’il n’existe depuis des années aucun autre poste de rentrée de devises qui soit plus important que les transferts de la diaspora. A noter que ces transferts ont augmenté de 46% durant ces 5 dernières années, passant de 1.6 milliard de dollars en 2012 à 2.3 milliards en 2016.

Cette forte dépendance de l’économie haïtienne de ces transferts ne constitue pas une situation de performance. D’où la nécessité de prendre des mesures stratégiques, en termes de politiques publiques, en vue d’améliorer les autres postes de rentrée de devises dans l’économie, notamment les exportations et les investissements directs étrangers qui ont des impacts plus significatifs sur la structure de l’économie.

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