Dossier Guy Philippe, Camille Edouard Junior dit avoir agi avec la conscience tranquille

Source Jean Daniel Sénat | Le Nouvelliste

Il assure avoir agi comme d’autres avant lui l’avaient fait, et probablement comme d’autres après lui. Le ministre de la Justice est revenu à la charge ce vendredi, en pleine turbulences médiatico-politiques et après son grand mutisme, pour évoquer l’arrestation suivie du transfert du sénateur élu de la Grand-Anse, Guy Philippe. Entre mettre en péril la police haïtienne, annihiler la coopération, se solidariser avec les trafiquants de drogue ou agir en homme d’Etat, il indique avoir tranché sans regrets.

L’affaire Guy Philippe continue de faire des remous et de soulever les passions. Mis sur la sellette après les révélations de son feu vert pour transférer l’accusé aux Etats-Unis, Camille Edouard Junior ne pouvait pas s’interdire de briser son mutisme sur ce dossier. Alors qu’il réalisait une conférence-bilan de son administration, l’intéressé a tenu à faire la lumière sur les zones d’ombre de cette affaire, alors qu’il est dans la ligne de mire de certains parlementaires en furie.

D’entrée de jeu, le ministre sortant numérote l’ancien chef des rebelles comme la 82e personne, depuis 2002, arrêtée en vertu de la coopération haïtiano-américaine pour la lutte contre le trafic de drogue. Une numérotation comme pour signifier que la roue ne fait que continuer de tourner. « Il existe une coopération entre Haïti et les Etats-Unis depuis 1997. (…) Qu’avons-nous fait pendant 10 ans ? Est-ce que l’accord a été dénoncé entre-temps », s’interroge-t-il. Camille Edouard Junior, implacable, dénonce ce qu’il appelle « une hypocrisie dans la société haïtienne ». Il souligne que le concerné, faisant l’objet d’un mandat international et d’un mandat national, n’avait pas encore d’immunité, ni de garantie d’inviolabilité au moment de son arrestation. « Une fois qu’il a été arrêté, les Etats-Unis, à travers son ambassade à Port-au-Prince, a réclamé l’application stricte de la convention, comme il a été toujours le cas pendant plus de 15 ans », soutient-il. Plus loin, le ministre de la Justice indique avoir agi, comme d’autres avant lui, avec la conscience tranquille.

Il explique avoir tranché entre mettre en péril la police haïtienne, annihiler la coopération, se solidariser avec les trafiquants de drogue ou agir en homme d’Etat. « J’ai pris mes responsabilités comme ministre de la Justice et de la Sécurité publique », plastronne-t-il, soulignant qu’il ne fait pas de concours de visibilité à la radio et à la télé, pour justifier son silence. « Je sais me taire. Je ne parle pas pour ne pas interférer et pour ne pas embarrasser l’Etat haïtien ». Camille Edouard Junior annonce par ailleurs que le juge d’instruction Bénit Noël a envoyé une correspondance réclamant à ce que l’inculpé Guy Philippe, une fois avoir purgé sa peine s’il est condamné, comparaisse devant lui Aux Cayes.

Il invite la société à faire le choix entre un Etat voyou, forteresse des trafiquants de drogue ou un Etat de droit. Le ministre regrette qu’il n’y ait eu aucune démarche officielle du Sénat haïtien auprès du ministère de la Justice pour vérifier, d’une part, l’authenticité de la lettre qui circule sur les réseaux sociaux, et l’ensemble du dossier contenant…….lire la suite sur lenouvelliste.com

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