Face à la dépréciation continue de la Gourde, la BRH annonce de nouvelles mesures

Écrit par / Etzer S. EMILE / Economiste / etzeremile@gmail.com | Radio Vision 2000

 

Jean Baden Dubois, le gouverneur de la BRH a accordé une interview au journal le Nouvelliste cette semaine et ses propos ont été rapportés dans un article publié ce matin par le quotidien.

 

Face à cette situation inquiétante de 70 gourdes pour un dollar, le gouverneur veut être rassurant. Dit-il, la BRH prend acte, estime qu’elle a réduit le rythme de l’accélération de la dépréciation et annonce l’injection sur le marché des changes de 120 à 150 millions de dollars dans les six prochains mois pour calmer les tensions.

 

Le Patron de la banque centrale a rappelé dans son interview que fondamentalement, pour des solutions en profondeur, l’économie doit prendre le cap de la production, dans la stabilité politique et sociale.

 

Sans les mesures de la BRH prises au cours des derniers mois, la dépréciation aurait été plus rapide selon le Gouverneur. Pour illustrer, Jean Baden Dubois souligne que du 3 septembre 2015 au 3 mars 2016 le taux de change était passé de 53,04 gdes pour un 1 dollar américain à 62,03 gdes pour 1 dollar américain, soit une dépréciation de 18 %. Alors que du 3 septembre 2016 au 3 mars 2017, la dépréciation a été de 2,92 %, ainsi le taux de change est passé de 66,19 gourdes pour 1 dollar à 68,90 gourdes pour 1 dollar.

 

Parmi les outils et mesures qui sont utilisés par la BRH, nous citons le cash management, l’augmentation du seuil du réserve obligatoire, 48 % pour les dépôts en dollar, 44 % pour les dépôts en gourde, le filet de protection par rapport à la dépréciation qu’offrent les bons BRH, les mesures pour booster le crédit agricole et la vente de dollars sur le marché.

 

Il est clair que la BRH ne pourra pas faire de miracles pour stopper la dégringolade de la gourde. Les problèmes sont encore plus profonds. Il faut trouver les causes dans les déséquilibres structurels, dans le faible niveau de production, dans le faible niveau d’exportation et dans la dépendance vis-à-vis de l’importation des biens étrangers.

 

La bataille contre la dépréciation de la gourde doit être une bataille pour la relance de la production haïtienne, une bataille pour la stabilité politique, pour des exportations plus soutenues et des investissements étrangers en Haïti plus importants.

 

 

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