L’héritage indigéniste : l’expérience de la ville

Source Gérald Alexis | Le Nouvelliste

Le paysage urbain en tant que tel ne faisait pas partie du répertoire des indigénistes qui, rappelons-le, se sont intéressés surtout à la campagne et à ses habitants. Peut-on alors attribuer à la première génération d’artistes populaires du Centre d’art l’introduction de ce thème dans la peinture haïtienne? Peut-être. Notons à ce propos que c’est véritablement chez Préfète Duffaut (1923-2012) que la ville est le sujet principal. Même si on se plaisait à dire que l’artiste a représenté sa ville natale, même si l’on pense qu’il a été influencé par le relief de cette ville côtière, la ville que nous montre Duffaut est «imaginaire» comme il le précise dans les titres qu’il donne à ses tableaux.

Pourtant, nous nous sommes rarement attardés à en faire une lecture au second degré, préférant apprécier leur aspect insolite, «fun». Pourquoi ne pourrait-on pas envisager que, pour Duffaut, l’intention, teintée des fois de croyances religieuses, a pu être toute autre que la représentation d’un simple paysage? La réalité est que, figé dans la catégorie de «peintre naïf», on n’a pas cru Duffaut capable d’avoir recours à la fonction symbolique de l’art qui lui permettait de structurer son imaginaire et de mettre en place sa vision du monde. Ici, comme nous l’avons déjà dit, nous pouvons et devons même pouvoir considérer, dans ses paysages, la coexistence de l’image et du symbole où l’image (le naturalisme objectif – le monde extérieur) est en opposition au symbolisme (imagination, fantaisie – monde intérieur).

Si l’on prend le temps de regarder de près les premières villes imaginaires de Préfète Duffaut, on peut penser que, pour lui, la ville a été une métaphore du monde. C’est le monde dans lequel nous vivons; c’est le monde où l’être humain, par ses actions, peut atteindre une élévation spirituelle ou encore monter dans l’échelle sociale. C’est ce qui expliquerait sans doute ces chemins ascendants vers et à travers les différentes strates que l’on trouve dans ses compositions. Ces chemins sont ardus, nous disant que la réussite spirituelle, professionnelle ou sociale n’est que le produit d’efforts quelque fois……..lire la suite sur lenouvelliste.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *