Haïti-Mémoire : Il était une fois Richard Brisson

Par Roody Edmé*

Special pour AlterPresse

« Parmi les fleurs de safran
C’est là qu’ils ont retrouvé
Le sombre cheval sans vie
Du cavalier »

Un soir tragique de janvier 1982, j’ai vu arriver Michel Soukar chez le professeur Victor Benoit à qui j’avais rendu visite. Les yeux embués, Michel annonçait la nouvelle de la mort de Richard Brisson, poète et journaliste. Une grande émotion s’empara de nous tous. Que diable était-il venu chercher dans l’antre du fauve ? Quelques minutes plus tard, un présentateur masquant son émotion annonçait à la télévision suivant la formule consacrée des communiqués militaires que, Richard avait succombé à ses blessures, suite à un accrochage avec des soldats du corps des Léopards.

Refusant de manger, plus longtemps, le pain noir de l’exil et de mener une existence de banni, le poète décida de participer à une expédition aussi hasardeuse que suicidaire. Il avait débarqué à l’île de la Tortue avec comme arme son micro pour être ce qu’on appelle aujourd’hui, un journaliste embarqué. Un reporter qui est pris en charge au sein d’une unité militaire et quelque fois lui-même en tenue militaire dans une zone de conflit et dont le travail consiste à informer le public sur la situation des combattants sur le terrain.

Une rumeur a voulu que Richard Brisson, l’un des journalistes et animateurs les plus talentueux de ces années de braise, avait pour mission d’installer une antenne de radio clandestine sur l’île fraîchement conquise. Que de choses n’a-t-on pas racontées ? Toujours est-il que ce soir là le vent de janvier donnait froid dans le dos et il pleuvait dans le cœur de tous ceux qui aimaient le poète, l’homme de théâtre et l’animateur de radio.

Des photos publiées des années plus tard dans l’hebdomadaire Haïti Progrès montraient le poète vivant et avec à la tête des traces de blessures, prisonnier de ses bourreaux.

Il a du connaître le même sort que le romancier Jacques Stephen Alexis capturé à peu près dans les mêmes conditions et porté disparu.

Le destin de Richard tout comme celui d’Alexis rappelle la triste histoire de ces générations qui sacrifièrent…….lire la suite sur alterpresse.org

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