Haïti et Venezuela : les dossiers de corruption se ressemblent

Selon un article du journal français Le Point publié ce matin, le Parlement vénézuélien, contrôlé par l’opposition, est en train de mener une enquête sur 89 cas présumés de corruption de membres ou d’ex-membres du gouvernement portant sur un total de 69 milliards de dollars, a annoncé jeudi un député de l’opposition.

Les investigations concernent entre autres l’entreprise pétrolière nationale PDVSA qui, selon les chiffres cités par le député Freddy Guevara, a subi des détournements dont le total s’élève à au moins 7 milliards de dollars. L’existence de ces enquêtes a été révélée par M. Guevara, président de la commission des Affaires financières du Parlement, qui effectue ces investigations.

Elle concerne des personnes qui font actuellement partie du gouvernement du président Nicolas Maduro ou qui en ont fait partie. « Avec cet argent, on pourrait financer la nutrition de base de 900 millions de personnes. On pourrait nourrir le pays pendant 30 ans », a déclaré Freddy Guevara. Le parlementaire faisait allusion à la pénurie d’aliments et de médicaments que connaît actuellement le Venezuela, confronté à une crise économique aggravée par la chute des prix du pétrole, sa principale source de revenus. Freddy Guevara a affirmé que les fonds détournés avaient été envoyés sur des comptes à l’étranger et que l’objectif était de « déterminer où ils se trouvent » et de « les rapatrier ». L’opposition veut organiser un référendum pour révoquer le président Maduro, qui a opposé une fin de non-recevoir à cette consultation et a décrété l’état d’exception.

En Haïti depuis quelques semaine la commission anti-corruption du Sénat de la République mène elle aussi une enquête comme le parlement vénézuélien visant un ensemble de membres de l’ancien gouvernement notamment autour de l’utilisation des fonds de Petrocaribe en provenance du Venezuela. Donc, d’un cote le parlement vénézuélien accuse le PDVSA de détournement vers des comptes à l’étranger, d’un autre coté, la commission haïtienne essaie de faire la lumière sur de possibles détournement et utilisation abusives des fonds du petrocaribe à travers des projets inachevés, des entreprises fictives ou des personnes décédées ou tout simplement sur des grands projets sans appel d’offre.

Corruption a la source. Corruption a la destination. On ne sait pas combien coute financièrement la corruption au niveau des fonds de Petrocaribe, mais les estimations parlent près d’un milliard, tandis que au Venezuela longtemps plus riche parle de pertes de 69 milliards a cause de la corruption. Les dossiers se ressemblent. Les dossiers sont agites au même moment. Ce qui est certain, c’est qu’au Venezuela, il est très probable de voir des coupables derrières les barreaux a la fin des enquêtes, en Haïti il est sure qu’on va assister a cette fameuse l’enquête se poursuit, et la vie va continuer, rien ne va arriver, les coupables vont continuer à circuler tranquille, de dépenser leur argent tranquillement ou de voyager tranquillement s’ils se sentent persécutés. Les enquêteurs aussi bien que les enquêtés le savent tous. Nous sommes en train de faire de l’animation théâtrale pour la consommation médiatique, pour se distraire en ces moments de grandes difficultés économiques. C’est ce qui était arrive après 2004. Et on va répéter les mêmes histoires. Nous n’avons pas cette habitude de sanctionner. L’impunité est maitre ici. Les conséquences sur l’économie et les conditions de vie des populations seront toujours considérables.

 

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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