Haïti – Économie: Publication de l’arrêté fixant le salaire minimum à compter du 1er mai 2016

Source Riphard Serent, MPA (Policy) / Economiste / riphardserent@gmail.com || Radio Vision 2000

Comme certains secteurs l’attendaient impatiemment, le président provisoire Jocelerme Privert a publié hier Lundi 23 mai dans la soirée, l’arrêté fixant le salaire minimum à compter du 1er mai 2016.

En effet, selon l’article 1 de l’arrêté, le salaire minimum de référence pour le segment A est fixé à   340 gourdes, par journée de 8 heures de travail. Il faut dire que le segment A concerne la production d’électricité, institution financières (banques, maisons de transferts, société d’assurance), télécommunication, commerce import-export, supermarchés, bijouteries, galeries d’art, magasins de meubles, de mobiliers de bureaux et d’appareils électro-ménagers, magasins de matériels informatiques, entreprises de location de voitures, entreprises de transport aérien, entreprises de courrier, de transport de colis et de cargo, écoles professionnelles privés, entreprises de jeu de hasard (tenanciers de borlette, loterie, casino), concessionnaires d’automobiles, communication, agence publicitaire et presse (écrite, électronique, parlée et télévisée), sauf presse communautaire, institutions scolaires privées, institutions universitaires privées, institutions de santé privées, pompes funèbres, agences maritimes et aéroportuaires, cabinets de professionnels libéraux et de consultants, agences de voyages, agences immobilières.

Selon l’article 2 de l’arrêté, le salaire minimum de référence pour le segment B est fixé à 285 gourdes. Il faut dire que les entreprises du segment B comprennent les bâtiments et travaux public, entreprises de location de camions et d’engins lourds, entreprises de matériaux de constructions, quincailleries, autres institutions financières (coopératives,/caisses populaires, institutions de micro-crédits), commerce de gros, magasins de produits cosmétiques et de vêtements, commerce de livraison d’eau en vrac, entreprise de transport terrestre, imprimerie, photocopie, infographie, lithographie et services infographiques, salons de coiffure et de massage, entreprise de nettoyage de vêtements (laundry and dry cleaning), industries extractives (mines et carrière), entreprise de distribution d’essence, agences de sécurité, industrie manufacturières tournées vers le marché local.

Selon l’article 3 de l’arrêté, à compter du 1er mai 2016, le salaire minimum de référence pour le segment C est fixé à 260 gourdes par journées de 8 heures de travail. Il faut dire que le segment C comprend les hôtels et les restaurants, agriculture, sylviculture, élevage et pêche, industries de transformation de produits agricoles, commerce détails (sauf supermarchés, bijouterie, magasins de produits cosmétiques et de vêtements), boutique d’artisanat et maroquineries, entreprise de transport maritime, presse communautaire, autres services non marchand (organisations à but non lucratif, tel des ONG nationales et internationales, des fondations, des associations, des coopératives de production de services non financiers).

Selon l’article 4, le salaire minimum de référence est fixé à 175 gourdes pour les gens de maison, classe spéciale E.  Tandis que l’article 5 stipule que le salaire minimum de référence est fixé à 300 gourdes par journée de 8 heures de travail pour les établissements industriels tournées exclusivement vers la réexportation et employant essentiellement leur personnel à la pièce ou à la tâche, ainsi que pour les autres industries manufacturières tournées vers l’exportation. D’un autre côté, l’article 5.1 dit que le prix payé pour l’unité de production (notamment la pièce, la douzaine, la grosse, le mètre) est fixé de manière à permettre au travailleur de réaliser pour sa journée de huit heures de travail au moins 350 gourdes pour les établissements industriels tournés exclusivement vers la réexportation (industries d’assemblage tournée vers l’exportation) et employant essentiellement leur personnel à la pièce ou à la tâche, ainsi que les autres industries manufacturières tournées vers l’exportation.

Donc, ce présent arrêté abroge tous arrêtés ou dispositions d’arrêtés qui lui sont contraires et sera imprimé, publié et exécuté à la diligence du Ministère des Affaires Sociales et du Travail, selon les clauses de l’article 6.

Avec un salaire minimum compris entre 285 et 350 gourdes Haïti offre la rémunération la plus faible de la Caraïbes et si l’on tient compte du niveau de la cherté de la vie avec une inflation qui a atteint maintenant 15.2%, la Banque mondiale devrait réviser le seuil de la pauvreté pour Haïti.

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