Monde – Économie: L’économie chinoise ralentit et affole le monde

Les récents développements au niveau de l’économie chinoise continuent d’attirer l’attention des grands analystes économiques mondiaux, notamment ceux de l’Europe et des Etats-Unis.  »économie chinoise ralentit et affole le monde », c’est le titre d’un article du blogeur Pierre Haski qui a été repris par plusieurs medias français. En effet, depuis la fin de l’ère Mao Tsedong en 1976, et le début des réformes économiques initiées par Deng Xiaoping en 1978, la Chine a cherché à rattraper son retard en s’engageant progressivement dans la brèche ouverte par la mondialisation de la production industrielle avec notamment sa main d’oeuvre en abondance et à bon marché.

Apres quelques années, la Chine est devenue l’« usine du monde », concentrant, une main d’œuvre abondante et corvéable de migrants de l’intérieur, engagés par les sous-traitants du textile, de l’électronique grand public, du jouet et de tant d’autres secteurs qui ont délocalisé en masse plusieurs entreprises des pays industriels occidentaux.

Ce modèle de développement a connu des accidents de parcours, mais il a surtout assuré une longue période de croissance à deux chiffres dopée par l’entrée de la Chine au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001.

Avec la crise de 2008, le modèle reposant prioritairement sur l’exportation a en partie pris fin, et le pouvoir chinois a annoncé un virage vers un modèle prioritairement tourné vers la consommation domestique, grâce à l’essor d’une classe moyenne de 200 à 300 millions de personnes dotées d’un réel pouvoir d’achat.

C’est ce virage qui connait aujourd’hui des difficultés, la consommation interne se développant moins rapidement que prévu, parce que les Chinois conservent un taux d’épargne parmi les plus élevés au monde.

Parallèlement avec le développement du marché boursier, des dizaines de millions de petits épargnants ont ouvert des comptes boursiers, attirés par les profits record auquel on gagne à tous les coups.

En effet, face à l’effondrement boursier de ces derniers mois, le gouvernement a fait ce qu’il n’a jamais cessé de faire : intervenir, en empêchant les « gros » de vendre, et en injectant des milliards de yuans (monnaie chinoise).

Le gouvernement chinois est intervenu également en dévaluant de fait le yuan. Des signes qui prouvent que l’Etat chinois conserve les leviers de l’économie.

La Chine est aujourd’hui à une étape de son développement, un cap difficile à franchir, qui est celui des 15 000 dollars de PIB par habitant dont elle approche, et qui marque l’entrée dans l’univers des pays développés et riches. C’est un changement structurel majeur que la Chine doit de surcroit accomplir avec une démographie en berne avec sa politique de l’enfant unique, avec des ressources naturelles limitées et des besoins d’infrastructures gigantesques.

Avec une croissance comprise entre 5 et 7% dans la période à venir contre des taux de croissance à deux chiffres au cours des années écoulées, la Chine entre dans une période d’incertitude qui ne restera pas sans conséquences. En fait, cette situation risque d’affecter davantage les marchés financiers mondiaux et la demande pour la plupart des matières premières et autres produits de luxe importés en grande quantité par la Chine. Un développement qui confirme la théorie des cycles et crises en économie qui prévoit des hauts et des bas, des périodes de fortes croissances ainsi que des ralentissements. Dossier à suivre..

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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