Haïti-1915/100 ans : Pèlerinage en mémoire des victimes et de figures de la résistance à l’occupation américaine

Par Emmanuel Marino Bruno

P-au-P, 28 juillet 2015 [AlterPresse] — Un pèlerinage, dans plusieurs espaces historiques, a eu lieu, ce mardi 28 juillet 2015, pour remémorer les 100 années de l’occupation américaine (28 juillet 1915- 28 juillet 2015), a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Accompagnée d’étudiants et professeurs de l’Institut supérieur d’études et de recherches en Sciences Sociales/ Institut d’études et de recherches africaines (Iserss-Ierah), une délégation de la Société haïtienne d’histoire, de géographie et de géologie (Shhgg) a visité la prison du pénitencier national (au centre de la capitale Port-au-Prince), où des prisonniers politiques ont été massacrés la veille du premier débarquement des marines américains en Haïti.

Un moment de recueillement a été observé en souvenir de ces victimes.

Les Etats-Unis d’Amérique ont pris comme prétexte ce massacre (orchestré par le militaire Charles-Oscar Etienne, suivant les historiens), suivi de l’assassinat du président Vilbrun Guillaume Sam, pour débarquer dans le pays, rappelle Guerdy Lissade, vice-président de la Shhgg.

« 100 ans après, la nation a besoin de réfléchir sur ce qui s’est passé, parce que ce n’est pas l’unique occupation. Nous vivons encore une occupation. Nous avons besoin de nous rappeler les conséquences graves de cette occupation sur l’économie et l’agriculture du pays », estime-t-il, déplorant combien.« les stigmates de cette occupation américaine sont profondément ancrés dans nos mœurs et notre façon de vivre ».

C’est le moment pour relever Haïti, qui se trouve dans une situation inadmissible depuis l’occupation américaine de 1915, souligne, dans un discours de circonstance, le président de la Shhgg, le professeur et historien Pierre Buteau, également membre du comité national de remémoration du centenaire de la première occupation américaine.

Appelant les Haïtiennes et Haïtiens à s’unir en conséquence, Buteau encourage à poursuivre ce travail de mémoire en faveur de toutes les victimes de l’occupation, quel que soit leur camp.

Après le pénitencier national, le pèlerinage a atteint Bizoton (périphérie sud de la capitale), à la base navale Amiral Hammerton Killick, communément appelée la Marine haïtienne, considérée comme le premier point de débarquement des marines américains.

« Haïti doit renaître. Le pays est sur une mauvaise pente. Cette situation a débuté avec le débarquement des marines américains sur le sol », exprime Pierre Buteau à son arrivée sur ce lieu symbolique.

Ce moment du centenaire de la première occupation américaine d’Haïti donne l’occasion de se rassembler et d’accomplir un véritable travail de mémoire, déclare-t-il.

Le site, où se trouvait l’Arsenal – à la rue Magasin de l’Etat, à Port-au-Prince – a été également visité, pour honorer la mémoire des défenseurs de cette place, notamment le défunt soldat Pierre Sully, tombé sur les balles des marines américains, dans la soirée du 28 juillet 1915.

Pierre Sully a été inhumé dans la cour de l’Arsenal, à quelques mètres d’un monument érigé en son honneur.

Une gerbe de fleurs a été déposée au-dessus d’un monument, érigé le 18 novembre 1987, en hommage au 1er régiment d’artillerie de ligne, composé notamment des victimes, comme Pierre Sully, le capitaine Chéry Germain et leurs compagnons d’armes.

« Aux vaillants défenseurs de l’Arsenal. La patrie renaissante », pouvait-on lire sur une petite pancarte, accrochée à lire la suite sur alterpresse.org

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